坎城影展主席吉爾˙雅各(Gilles Jacob)於五月十九號(禮拜四)將拉斯˙馮˙提爾的言論提報給坎城影展的行政委員會(le conseil d'administration)──該行政委員會分別由國家跟電影機關各佔一半的席位──,經過一場激烈的辯論之後,決定將拉斯˙馮˙提爾列為「不受歡迎人物」(persona non grata)-,將他驅逐出影展;但繼續保留《驚悚末日》的競賽片資格。也就是說,如果《驚悚末日》能夠得獎的話,拉斯˙馮˙提爾不得出席頒獎典禮領獎。
坎城影展執行總監(délégué général)梯耶黎˙費謀(Thierry Frémaux)說,本屆坎城影展懲罰的是拉斯˙馮˙提爾這個人,不是《驚悚末日》這部作品。而且,拉斯˙馮˙提爾只在今年被列為「不受歡迎人物」(persona non grata),並非永遠都會這樣。
« persona non grata » 原文是拉丁文,算是外交術語,〈維也納外交關係公約〉(Convention de Vienne sur les relations diplomatiques)第九條把外交關係的「不受歡迎人物」定義得很清楚。 « persona non grata » 是單數,其複數為 « personæ non gratæ » 。
« persona non grata » 是「不受歡迎人物」,其相反詞是 « persona grata » ,其複數為 « personæ gratæ » 。
法國《世界報》特別委請駐在斯德哥爾摩的記者訪問到跟拉斯˙馮˙提爾已有二十三年合作關係的製片彼德˙阿貝克˙顏森(Peter Aalbæk Jensen),他非常不爽:「他真是運氣好,因為我人沒有在現場,否則我一定上前打他一巴掌。」
丹麥文化部長佩爾˙史提克˙莫勒(Per Stig Moller)為拉斯˙馮˙提爾緩頰,說拉斯˙馮˙提爾說出蠢話但也已經道歉請求原諒。
A Cannes, Lars von Trier jette un froid en évoquant Hitler |
LEMONDE.FR avec AFP | 18.05.11 | 15h22 • Mis à jour le 18.05.11 | 18h44 |
Le réalisateur danois Lars von Trier a provoqué la polémique, mercredi 18 mai, sur la Croisette, en évoquant Hitler. "Je dis que je comprends l'homme. Ce n'est pas vraiment un brave type, mais (...) je compatis un peu avec lui", a notamment déclaré le cinéaste. Probablement voulait-il faire une plaisanterie, lui qui a multiplié les provocations tout au long de la conférence de presse qui a suivi la projection de son film Melancholia, en compétition pour la Palme d'or (voir la vidéo de la conférence de presse à la 35e minute). Mais son propos a suscité un tel malaise que le réalisateur s'en est par la suite "excusé". Lars von Trier était interrogé sur ses origines allemandes, découvertes en 1989 à la mort de sa mère. "J'ai longtemps pensé que j'étais juif, j'étais très content d'être juif (...). Mais j'ai découvert que je n'étais pas juif (...), que j'étais nazi, parce que ma famille était allemande, ce qui m'a aussi fait plaisir." "Je comprends Hitler. Je pense qu'il a fait de mauvaises choses, absolument, mais je peux l'imaginer assis dans son bunker à la fin, a poursuivi Lars von Trier. Bien sûr, je ne suis pas pour la seconde guerre mondiale, je ne suis pas contre les juifs. Je suis avec les juifs bien sûr, mais pas trop... Parce que Israël fait vraiment chier", a-t-il enchaîné devant une assistance partagée entre rires et silences gênés. A ses côtés, l'actrice principale de son film, l'Américaine Kirsten Dunst, paraissait visiblement embarrassée, murmurant "Oh my God" en se tournant vers sa partenaire, la Française Charlotte Gainsbourg. Le réalisateur était également questionné sur ses propos tenus récemment dans une revue danoise concernant "son goût pour l'esthétique nazie". "Ce que je veux dire à ce propos, c'est que j'aime vraiment beaucoup [l'architecte et ministre d'Hitler] Albert Speer", a-t-il expliqué. "Même s'il ne fut peut-être pas l'une des meilleures créatures de Dieu, il avait ce talent qu'il a pu exercer pendant [le régime nazi]." Albert Speer a été jugé avec d'autres dignitaires nazis à Nuremberg, condamné à vingt ans de prison et emprisonné jusqu'en 1966 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Après deux minutes de digression, Lars von Trier, bien conscient de s'être aventuré sur un terrain dangereux, s'interroge : "Comment vais-je pouvoir me sortir de là ?" Avant de conclure mal à l'aise et riant à moitié : "Ok, I'm a nazi" ("Bon, d'accord, je suis un nazi.") Dans un communiqué transmis à la suite de la conférence de presse, Lars von Trier s'est "excusé" pour ses propos de "sympathie" envers Hitler. "Si j'ai pu blesser quelqu'un par les propos que j'ai tenus ce matin, je tiens sincèrement à m'en excuser. Je ne suis ni antisémite, ni raciste, ni nazi", a affirmé le cinéaste après que la direction du festival l'eut invité à s'expliquer. "Le cinéaste précise qu'il s'est laissé entraîner à une provocation", ont précisé les organisateurs du festival, dans un communiqué. "La direction du Festival en prend acte et transmet les excuses de Lars von Trier. Elle tient à réaffirmer qu'elle n'admettra jamais que la manifestation puisse être le théâtre, sur de tels sujets, de semblables déclarations", ont indiqué les organisateurs. |
L'abus de Wagner est dangereux |
Le Monde | 19.05.11 | 09h14 • Mis à jour le 19.05.11 | 17h19 |
S'il est un groupe de gens qui a toutes les raisons d'être furieux des propos imbéciles qu'a tenus Lars von Trier, mercredi 18 mai à Cannes, ce sont bien les wagnériens. C'est en répondant à une question sur l'utilisation de la partition de Tristan et Isolde dans Melancholia, son film en compétition, que le réalisateur danois s'est embarqué dans un soliloque oiseux, de plus en plus répugnant, dont on peut extraire les propositions suivantes : "Je comprends Hitler" ou "Je suis tout à fait pour les juifs, même Susanne Bier [la réalisatrice danoise de Revenge, Oscar 2011 du meilleur film étranger], enfin pas tout à fait parce qu'Israël fait chier" (en anglais : "is a pain in the ass"). Ce qui redonnera des arguments à ceux qui associent automatiquement l'homme de Bayreuth au IIIe Reich, malgré l'alibi en béton que lui procure la simple chronologie : Richard Wagner est mort un demi-siècle avant l'arrivée des nazis au pouvoir. Cet alibi, Lars von Trier ne peut s'en prévaloir. Son goût pour la provocation, son humeur euphorique ce matin-là (il avait déjà fait de grasses plaisanteries sur le sexe de son actrice Kirsten Dunst et l'homosexualité d'Udo Kier, l'acteur allemand qui collabore avec lui depuis 1987) l'ont manifestement fait retomber en adolescence. Plus troublant était son dernier couplet, prononcé d'un ton plus posé, dans lequel il affirmait son admiration pour Albert Speer, architecte du Reich mais aussi organisateur de la réduction en esclavage des déportés qui n'étaient pas tout de suite assassinés. La ferme réaction de la direction du Festival, qui a demandé et obtenu des excuses de Lars von Trier, et rappelé qu'elle n'admettra jamais que la manifestation puisse être le théâtre, sur de tels sujets, de semblables déclarations, est venue clore cet épisode, qui a un peu terni la beauté de Melancholia. |
Thomas Sotinel |
Article paru dans l'édition du 20.05.11 |
Le Festival de Cannes sanctionne Lars von Trier, mais son film reste en compétition |
LEMONDE.FR avec AFP | 19.05.11 | 13h30 • Mis à jour le 19.05.11 | 19h27 |
Le réalisateur danois Lars von Trier a été déclaré "persona non grata" au Festival de Cannes "avec effet immédiat", a annoncé, jeudi 19 mai, la direction du Festival dans un communiqué. Une décision que le réalisateur a "accepté", selon Meta Foldager, l'une des productrices de son film Melancholia. Son œuvre reste toutefois en compétition, l'organisation du Festival de Cannes ayant voulu "sanctionner un homme, pas une œuvre", selon le délégué général du festival, Thierry Frémaux. "Se servir du Festival de Cannes pour tenir devant les médias des propos intolérables, c'est ternir son image. Et c'est d'autant plus triste et lamentable une année où nous recevons des films de peuples qui crient leur besoin vital d'expression et de cinéastes retenus dans leur pays", s'est indigné le président du Festival, Gilles Jacob, devant les agences de presse. "Je préfère penser que ce sont des propos qui relèvent de la bêtise." "Je comprends Hitler". Cette décision fait suite à ses propos sur Hitler exprimés la veille en conférence de presse. "Je dis que je comprends [Hitler]. Ce n'est pas vraiment un brave type, mais […] je compatis un peu avec lui", a notamment déclaré le cinéaste (voir la vidéo de la conférence de presse à partir de la 35e minute). Dans un communiqué transmis à la suite de la conférence de presse, Lars von Trier s'est "excusé" pour ses propos. "Si j'ai pu blesser quelqu'un […], je tiens sincèrement à m'en excuser. Je ne suis ni antisémite, ni raciste, ni nazi", a affirmé le cinéaste après que la direction du Festival l'eut invité à s'expliquer. Lars von Trier était interrogé sur ses origines allemandes, découvertes en 1989 à la mort de sa mère. "J'ai longtemps pensé que j'étais juif, j'étais très content d'être juif […]. Mais j'ai découvert que je n'étais pas juif […], que j'étais nazi, parce que ma famille était allemande, ce qui m'a aussi fait plaisir." "Il a pété les plombs". Frédéric Mitterrand a justifié jeudi l'exclusion du réalisateur danois Lars von Trier du Festival de Cannes en estimant qu'il avait "pété les plombs". "Je trouve [ces propos] indignes, c'est inacceptable", a déclaré le ministre de la culture en marge d'une réunion à Bruxelles. "C'est inadmissible, il n'a pas sa place dans le cadre d'une manifestation qui est faite pour le partage et l'échange culturel et artistique, a ajouté le ministre. Ses propos et la manière dont il les a dits, ce genre de provocation n'ont pas leur place dans le contexte du festival et n'ont leur place nulle part d'ailleurs." "Esthétique nazie". Le réalisateur était également questionné sur ses propos tenus récemment dans une revue danoise concernant "son goût pour l'esthétique nazie". "Ce que je veux dire à ce propos, c'est que j'aime vraiment beaucoup [l'architecte et ministre d'Hitler] Albert Speer, expliquait-il. Même s'il ne fut peut-être pas l'une des meilleures créatures de Dieu, il avait ce talent qu'il a pu exercer pendant [le régime nazi]." Albert Speer a été jugé avec d'autres dignitaires nazis à Nuremberg, condamné à vingt ans de prison et emprisonné jusqu'en 1966 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Après deux minutes de digression, Lars von Trier, bien conscient de s'être aventuré sur un terrain dangereux, s'interrogeait : "Comment vais-je pouvoir me sortir de là ?" Avant de conclure mal à l'aise et riant à moitié : "Ok, I'm a nazi" ("Bon, d'accord, je suis un nazi.") Mercredi soir, la direction du Festival avait dit "prendre acte et transmettre les excuses de Lars von Trier. Elle tient à réaffirmer qu'elle n'admettra jamais que la manifestation puisse être le théâtre, sur de tels sujets, de semblables déclarations". |
L'acte de contrition de Lars von Trier, "persona non grata" au Festival |
Le Monde | 20.05.11 | 08h42 • Mis à jour le 20.05.11 | 19h12 |
Gilles Jacob, président, et Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, ont expliqué, jeudi 19 mai, qu'en déclarant "persona non grata" le réalisateur danois Lars von Trier sans retirer son film de la compétition, le conseil d'administration du Festival avait tenu à "séparer l'œuvre collective des propos inadmissibles tenus par Lars von Trier", selon les termes de Gilles Jacob. Lors de la conférence de presse qui avait suivi la projection de Melancholia, mercredi, le réalisateur avait déclaré qu'il |
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