臉書(facebook)(facebook)






Cachez (encore et toujours) ces seins que je ne saurais liker
Le Monde.fr | 02.01.2015 à 18h40 |

« Facebook censure depuis quelques jours les photos de la série Chewing Girls de Clémence Veilhan ! Vous pouvez venir les voir en vrai jusqu’au 20 janvier » : voici le message posté par la Galerie parisienne Laure Roynette le 30 décembre sur… Facebook. Sur les clichés en question, des jeunes femmes posent le buste nu en faisant une bulle de chewing-gum. Libération relate cette mésaventure qui ressemble malgré tout à un petit coup de pub sous couvert d’une dénonciation de plus de la rigidité légendaire de Facebook concernant la nudité.

Régulièrement moquées et contestées, les règles du réseau social américain concernant la nudité sont formulées sur son site : « Facebook interdit la publication de contenus pornographiques et de matériaux de nature sexuelle lorsqu’un mineur est impliqué. Nous imposons également des limites à l’affichage de certaines parties du corps. Nous respectons le droit de publier des contenus de nature personnelle, qu’il s’agisse de photos d’une sculpture telle que le David de Michel-Ange ou de photos avec un enfant au sein de sa mère. » La formulation, qui laisse supposer une tolérance vis-à-vis de l’art, opte significativement pour un exemple de nu artistique masculin.

« Un sein est un sein, artistique ou non »

Comme le souligne justement la galeriste, « les torses masculins qui peuvent être tout aussi suggestifs ne rencontrent pas ce type de problème » : « On est face à un système américain prude et basique : un sein est un sein, artistique ou non. »

La tolérance vis-à-vis des photos d’allaitement mentionnée par Facebook ne remonte qu’à quelques mois, après une levée de bouclier de l’OMS et du quotidien britannique The Guardian pour que le réseau social lâche un peu de lest, rappelle Libération.

Certes Facebook assimile la nudité à la pornographie, et bannit les tétons féminins, mais en publiant ces photos, la galeriste ne pouvait s’attendre qu’à l’application de ses règles d’usage, d’autant qu’elle n’en est visiblement pas à sa première expérience en la matière, comme elle l’a confié à Libération : « A chaque fois, je fais appel de cette mesure. » Laure Roynette a retiré les photos incriminées, laissant seulement des clichés d’une des autres séries de la photographe Clémence Veilhan actuellement exposées dans sa galerie.

Dans un premier temps, elle a en revanche refusé de retirer les articles de presse présentés sous forme de photo. « Ce qui m’a valu de voir mon compte à nouveau bloqué pendant vingt-quatre heures, le temps [que Facebook] vous laisse pour se conformer à leur décision. Pendant cette période-là, je n’ai plus le droit de parole sur ma page. » Désormais, il n’y a plus de seins sur la page de la galerie.

Ce qui met encore plus en colère la galeriste, « c’est que ce ne sont pas les algorithmes de Facebook qui l’ont repéré, mais bien des personnes qui l’ont dénoncé », a-t-elle encore confié à Libération. La modération est en effet participative chez Facebook, qui permet à ses utilisateurs de signaler toute publication inappropriée.

Adam et Eve

Les affaires de nudité censurée ont été nombreuses depuis le lancement de Facebook il y a dix ans, et elles ne concernent pas que les photographies : des tableaux classiques comme L’Origine du monde de Courbet ont déjà été censurés par le réseau (un internaute français avait d’ailleurs saisi la justice à ce propos), et, plus incongru, la page du New Yorker avait provisoirement été fermée en 2012 après la publication d’un dessin de presse représentant Adam et Eve.

A Paris, en 2013, le musée du Jeu de Paume a vu son compte Facebook suspendu pendant 36 heures pour avoir publié sur sa page Facebook une étude de nu drapé de Laure Albin Guillot (1879-1962) présentée dans le cadre de l’exposition consacrée à la photographe. Précédemment, le musée s’était déjà fait rappeler à l’ordre pour une photo de Willy Ronis et une autre de Manuel Alvarez Bravo.

Toujours en 2013, pour protester contre ces censures « ridicules qui bafouent les règles élémentaires de notre liberté d’expression au nom d’un puritanisme et des règles morales d’un autre âge », le photographe français Alain Bachellier avait appelé les utilisateurs du réseau social à célébrer une « Journée du nu ». Près de 10 000 personnes y avaient participé, en publiant des photos d’œuvres d’art ou d’eux-mêmes, avant que Facebook mette un terme à l’événement en fermant purement et simplement sa page.

Parmi les exemples les plus célèbres de photos censurées, il y avait eu la pochette de l’album de Nirvana Nevermind, postée sur la page du groupe à l’occasion des 20 ans de l’album en 2011. Cette fois, Facebook était finalement revenu sur sa décision, estimant qu’il s’agissait d’une erreur et que « la photo en question ne violait pas son règlement ». En revanche, les campagnes contre le cancer du sein montrant l’objet de leur cause sont régulièrement censurées.

 
 Par Emmanuelle Jardonnet
 

arrow
arrow
    全站熱搜
    創作者介紹
    創作者 Tel quel 的頭像
    Tel quel

    就像這樣 Tel quel

    Tel quel 發表在 痞客邦 留言(0) 人氣()