這本新書其實不是百分之百全新,因為,在一九九五年電影一百週年的時候,
尚─米歇˙弗侯東就曾經跟他父親皮耶˙畢亞 (Pierre Billard) 各自出版了一卷《法國電影》,父親是《古典時代的法國電影,從有聲電影到新浪潮》,兒子是《現代法國電影,從新浪潮到今日》。只是,當時的「今日」停在一九九四年,所以尚─米歇˙弗侯東利用《法國電影,從新浪潮到今日》這本新書補足了自一九九五到二○一○年的法國電影。出版社也換了:本來是 Flammarion 出版社,現在改由《電影筆記》出版部出版發行。

《法國電影,從新浪潮到今日》(Le Cinéma français, de la Nouvelle Vague à nos jours)

Paru le : 25/11/2010
Broché : 1190 pages
Editeur : CAHIERS CINEMA LIVRES
Collection : COLLECTION ESSAI
Langue : Français
Prix : EUR 29,95
Poids : 660 g
Dimensions : 12,4cm x 19cm x 3,4cm
ISBN-10 : 978-2-86642-603-3
ISBN-13 : 978-2866426033

出版社的介紹:

Présentation de l'éditeur

Le cinéma français de la Nouvelle vague à nos jours brosse un portrait d'un demi-siècle du cinéma français depuis le tournant décisif de la fin des années 50. Cette histoire commence dans un flamboiement promis au plus brillant avenir, passe par de sombres périodes où les cassandre prédisent sa mort pour arriver à la situation contemporaine d'un cinéma toujours vivace, porté par des auteurs variés au risque de l'éclatement, poreux dans ses frontières avec les "images"au risque de devenir minoritaire.

L'auteur, enfant de la Nouvelle vague, cinéphile passionné et journaliste formé à l'école de la presse quotidienne, documenté et prolifique, tisse le fil des événements pour dessiner une histoire avec ses étapes, ses protagonistes, ses ruptures et ses renaissances. C'est à l'enchaînement d'un récit qu'est convié le lecteur, où les petites histoires participent à la grande Histoire. Les batailles esthétiques, les affrontements économiques, les évolutions techniques ou les combats politiques s'entremêlent au destin des vedettes, des auteurs, des nababs, des fonctionnaires, des inventeurs, des commerçants, des artistes, des penseurs... et finalement des films, traités comme des personnages à part entière. Un "casting d'enfer" mis en scène par l auteur bénéficiant d un impressionnant corpus d'informations de première main.

Cet ouvrage constitue la référence la plus complète sur l'âge moderne et la situation contemporaine du cinéma français, grâce au croisement des angles d'approche, non seulement esthétiques mais également économiques et politiques. Le point de vue est également novateur en ce qu'il est celui d'un auteur, né dans les années 50, exactement contemporain de l'histoire qu'il raconte et dont il a été le témoin direct et le commentateur à chaud dans les pages de l'hebdomadaire corporatif Le film Français, puis Le Monde, puis Les Cahiers du cinéma.

L'ouvrage est organisé chronologiquement en cinq grandes parties découpées par décennies. Chacune d'elles voit apparaître son lot de nouvelles personnalités qui marquent ou dominent la période, et nombre d'entre elles se retrouvent dans la continuité. Le rôle de l'état, la place des grands groupes comme Pathé, Gaumont, UGC, une approche globale du cinéma français dans un système mondial rythment la vie économique et politique qui forment l'environnement plus ou moins favorable à la création.

Après une plongée rétrospective dans 50 ans de cinéma, cette nouvelle édition révisée et augmentée permet au lecteur d'embrasser synthétiquement les courants à l' uvre au présent et dégagent une vision perspective du cinéma français.

Les années 2000 sont marquées par une redistribution des pouvoirs en place : un désengagement de la puissance publique, le changement de donne entre le cinéma et la télévision, une "globalisation"favorable à la montée des grosses productions, et l'intervention croissante des pouvoirs locaux dans la production, une influence grandissante des nouvelles technologies.

Côté auteurs, Frodon met l'accent sur la "génération 2000"avec Christophe Honoré, François Ozon, Mathieu Amalric, Laurent Cantet, sans oublier la pleine maturité de cinéastes de la génération qui les précède directement comme Arnaud Desplechin, Olivier Assayas ou Claire Denis, ni les oeuvres tardives de ces cinéastes des années 60 qui n'en finissent pas de nous éclairer en ce début de 21e siècle, comme Godard, Resnais, Rohmer...

Côté tendances esthétiques, c'est la place désormais incontournable du documentaire, des "petites formes" rendues possibles par l'utilisation des petites caméras numériques et l'entrée du cinéma dans les musées d'art contemporain qui marquent les années 2000.


《世界報》的書評


Les écrans, entre inquiétude et espoir

Le Monde | 21.12.10 | 16h03  •  Mis à jour le 21.12.10 | 16h03

Peu de livres passent pour être sans équivalent. Celui-ci en fait partie. Ecrit par
Jean-Michel Frodon, qui fut responsable de la rubrique cinéma au Monde et directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma, il offre une exceptionnelle traversée du cinéma français depuis les années 1960 jusqu'à nos jours, dans ses aspects et enjeux tout à la fois esthétiques, économiques, politiques, culturels et sociaux. Une première mouture de l'ouvrage était parue en 1995 (Flammarion) sous le titre L'Age moderne du cinéma français, de la nouvelle vague à nos jours.

L'ensemble, servi sans caution universitaire mais conciliant l'esprit d'érudition avec le goût de la narration, servait depuis lors de référence précieuse à l'étudiant en cinéma comme à l'honnête homme cinéphile. Quinze ans plus tard, le "à nos jours" du second tome commençait à dater. Lesté de 300 pages supplémentaires, le voici dûment complété, sous la forme d'un petit livre rouge qui avoisine les 1 200 pages. Moins doctrinaire que celui du Grand Timonier, le livre n'a rien perdu de son attrait qui consiste à nous conter une histoire dont les films seraient, entre ombre et lumière, les héros. Mais pas que les films, loin de là. Tous ceux aussi qui leur permettent d'exister, du producteur au réalisateur, en passant par les acteurs, les distributeurs, les exploitants, les critiques et le public. Et avec eux, le modèle de politique culturelle qui les fait cohabiter en dépit de leur diversité, et en vertu duquel la France reste un modèle envié par tous les cinéastes du monde.

AMER PARADOXE

Ce système de soutien et de redistribution, on le sait, a subi durant la décennie passée une crise sans précédent. L'un des principaux intérêts de cette édition consiste à nous permettre d'en mieux comprendre les enjeux et les dangers. Plusieurs facteurs se conjuguent en effet pour mettre en péril la diversité culturelle, à l'avantage des groupes les plus puissants et des films les plus commerciaux : la saturation des écrans par les grosses productions, le passage à la projection numérique, la prise de pouvoir du financier télévisuel sur le cinéma, l'action culturelle laissée en friche. Le cinéma n'échappe évidemment pas au virage libéral du moment et le diagnostic de Jean-Michel Frodon est à cet égard sévère, qui met en cause la transformation du Centre national de la cinématographie en "chambre d'enregistrement des desiderata (...) des lobbies". L'amer paradoxe est que la situation n'aura jamais semblé aussi favorable qu'en cette fin des années 2000 : l'argent coule à flots (1,22 milliard d'euros en 2008 contre 350 millions en 1995), le nombre de films produits est multiplié par deux (195 films aujourd'hui contre 101 en 1993), la fréquentation ne cesse de croître (plus de 200 millions de spectateurs en 2010 contre 130 millions en 1995).

Resterait à constater avec Jean-Michel Frodon, en dépit du mauvais sort réservé à l'économie et aux acteurs de l'indépendance cinématographique qu'a tragiquement illustré le suicide du producteur Humbert Balsan en 2005, l'opiniâtre persistance du cinéma d'auteur. La synthèse raisonnée qu'en dresse l'auteur (d'Alain Resnais et Alain Cavalier à Rabah Ameur-Zaïmèche et Arnaud des Pallières en passant par Arnaud Desplechin et Pascale Ferran) dessine une carte foisonnante et hétérogène, orgueilleuse et fragile, source désormais aussi bien d'inquiétude que d'espoir.

 

Le Cinéma français, de la Nouvelle Vague à nos jours. Jean-Michel Frodon. Ed. des Cahiers du cinéma, 1 182 p., 29,95 euros.

Jacques Mandelbaum
Article paru dans l'édition du 22.12.10


米歇˙弗侯東幾乎是在同時也出版了一本《楊德昌的電影》(Le Cinéma d'Edward Yang),厚兩百二十四頁。



《楊德昌的電影》(Le Cinéma d'Edward Yang)

Paru le : 05/11/2010
Broché : 224 pages
Editeur : Editions de l'Eclat
Langue : Français
Prix : EUR 22,00
Poids : 768 g
Dimensions : 19,5cm x 22cm x 1,7cm
ISBN-10 : 978-2-84162-222-1
ISBN-13 : 978-2841622221

以下是奧利維耶˙佩禾 (Olivier Père) 所寫的書評(或讀後感)。

Le cinéma d’Edward Yang
Posted on December 13, 2010 by Olivier Père

Un livre et une rétrospective saluent le cinéma d’Edward Yard (1947-2007), grand cinéaste taiwanais, auteur de seulement sept longs métrages. Samedi 11 décembre à la Cinémathèque française, on pouvait voir ou revoir (dans une version restaurée et un montage rarement projeté) Taipei Story, une des œuvres maîtresses du cinéaste réalisée en 1985. La programmation se poursuivra jusqu’au 20 décembre. Jean-Michel Frodon vient de publier « Le cinéma d’Edward Yang » aux Éditions de l’éclat, premier ouvrage en langue française consacré à l’auteur de Yi-Yi. La projection était suivie d’une table ronde animée par Bernard Benoliel avec Jean-Michel Frodon, Pierre Rissient, Isabelle Wu docteur en cinéma et audiovisuel à l’Université Paris I et directrice du département cinéma à l’Université nationale des Arts de Taiwan, et Kaili Peng qui fut l’épouse et la plus proche collaboratrice du cinéaste dans la dernière partie de sa vie. Claire Denis était dans la salle, au premier rang. J’ai assisté à la séance en compagnie de Scott Foundas du Lincoln Center et de la revue « Film Comment », de passage à Paris. La projection fut perturbée par des problèmes de sous-titrages, mais la table ronde se révéla passionnante.

Principal artisan du renouveau du cinéma taiwanais dans les années 80, né en Chine continentale mais grandi à Taipei avant une parenthèse professionnelle de dix ans aux Etats-Unis, Yang est un héritier de la modernité cinématographique européenne (essentiellement les films d’Antonioni) et un observateur subtil et critique des métamorphoses historiques et économiques de la société taiwanaise. Ses films sont capables de décrire avec clarté des situations et des sentiments complexes, avec un art de la composition narrative qui n’appartient qu’à lui. Yang est un artiste dont la formation d’ingénieur informaticien explique le goût pour les récits non linéaires et les réseaux fictionnels. Il a un talent très personnel pour tisser les intrigues entre elles (qui aboutira à la virtuosité sereine de la structure polyphonique de Yi-Yi) et un style qui doit beaucoup à la musique. Contrairement à certaine tendance du cinéma asiatique, contemplatif et mutique, les films de Yang sollicitent le spectateur, avec un flux d’informations qui passent autant par les dialogues que la mise en scène (Yang est davantage un cinéaste du cadre que du plan.) Le cinéma de Yang propose la radioscopie d’un pays en pleine modernisation au début des années 80, et les chamboulements que cela provoque dans la sphère privée, les mœurs et le travail de ses habitants. Taipei Story raconte la relation tumultueuse entre une secrétaire préoccupée par sa carrière, Ah-chin et Lung, un ancien champion de base-ball sans ambition professionnelle et qui ne peut se résoudre à oublier son ancien amour de jeunesse. Les personnages féminins sont de toute évidence du côté de la modernité, en phase avec une ville en pleine mutation économique et politique, tandis que le personnage masculin principal, tourné vers le passé et la tradition, s’achemine vers la disparition et la mort. Aucun jugement moral chez Yang, mais un sens aigu de l’observation et de l’analyse. Lung est interprété par un acteur qui n’en est pas vraiment un, Hou Hsiao-hsien, l’autre grand nom de la nouvelle vague taiwanaise qui était également producteur de Taipei Story. Les deux cinéastes ne connaîtront pas le même destin. Tandis que Hou Hsiao-hsien voyait sa réputation internationale grandir de film en film (il est vrai qu’il signa une série impressionnante de chefs-d’œuvre du cinéma contemporain, d’Un été chez grand-père à Three Times), Edward Yang allait rencontrer de nombreuses difficultés après le grave échec public de Taipei Story à montrer financièrement ses films, en butte à l’hostilité du monde du cinéma taiwanais et au manque de soutien des grands festivals internationaux. Au milieu d’oublis ou de désaveux injustes, on notera que The Terrorizer, réalisé en 1986 après Taipei Story, avait obtenu le Léopard d’argent au Festival del film Locarno, grâce à l’enthousiasme de Benoit Jacquot qui était dans le jury cette année-là. L’autre très grand film d’Edward Yang est A Brighter Summer Day (1991), son seul filmé au passé, et le plus long (quatre heures dans sa version intégrale rarement diffusée), évocation stylisée du meurtre commis par un lycéen au début des années 60, sur fond de dictature et de culture adolescente.

Mal (voire pas du tout) distribuée, son œuvre mérite d’être redécouverte, car elle est une des plus importantes (et ambitieuses) du cinéma asiatique moderne. Le film le plus célèbre d’Edward Yang sera malheureusement le dernier. Yi-Yi obtiendra en 2000 le prix de la mise en scène au Festival de Cannes, et un joli succès un peu partout dans le monde, sauf à Taiwan où il demeure scandaleusement inédit (le film n’a pu être produit que grâce à des investisseurs japonais.) Ce sera trop tard. Yang se sait condamné par un cancer. Il développera plusieurs projets, dont un film d’animation avec Jackie Chan, mais décède le 29 juin 2007 à Beverly Hills sans avoir pu réaliser d’autres films.

PS : A noter aussi que le très prolixe Jean-Michel Frodon vient de publier une remarquable mise à jour de son « Age moderne du cinéma français » paru en 1995 chez Flammarion et épuisé, « Le Cinéma français, de la Nouvelle Vague à nos jours » aux éditions des Cahiers du cinéma. Une petite brique rouge de plus de mille pages indispensable pour tous ceux qui s’intéressent au sujet. J’en suis à la page 478 et c’est captivant.
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