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Derrida, le courage de la pensée |
LE MONDE TELEVISION | 08.10.2014 à 14h02 • Mis à jour le 08.10.2014 à 15h01 | |
A l’occasion du dixième anniversaire de sa mort, portrait du philosophe, théoricien de la déconstruction (mercredi 8 octobre - 22 h 25 - Arte). La transmission, comme geste à la fois nécessaire et impossible, fut pour Jacques Derrida (1930-2004) le combat d’une vie. Il n’y a donc nul hasard si cette exigence se retrouve au cœur du documentaire cosigné par Virginie Linhart et Benoît Peeters, dix ans après la mort du philosophe : la première a déjà réalisé plusieurs films sur le passage du témoin entre les générations, le second a écrit une biographie de Derrida (Flammarion, 2010). La transmission, la vie, une seule et même guerre : on le comprend d’emblée en écoutant le témoignage d’un ami d’enfance, Jean Taousson, qui rappelle comment le petit Jackie Derrida, 12 ans, fut exclu de son collège, à Alger, parce que juif sous les lois de Vichy : « Il a pris un coup qui l’a envoyé à terre, mais il s’est relevé tout de suite et à partir de là n’a plus compté que sur lui-même », témoigne-t-il. Cette expulsion brutale, le jour de la rentrée 1942, Derrida n’en est jamais revenu : « Le surveillant général m’a appelé dans son bureau et m’a dit : “Tu rentreras chez toi, tes parents t’expliqueront.” Et je n’ai rien compris, je dois dire », se souviendra plus tard le philosophe. Or, tout se passe comme si ce « coup » avait été le coup d’envoi d’une trajectoire qui a fait du retrait une stratégie, et des marges une position de combat. C’est là que Derrida s’est tenu, c’est de là qu’il a mené ses batailles. Marges de la langue française, qu’il aima d’un amour fou : « Laisser des traces dans la langue française, voilà ce qui m’intéresse », aimait-il à répéter. Marges de la philosophie, dont il a dynamité une à une les certitudes. Marges de l’université, à laquelle il s’est sans cesse heurté, du moins dans son propre pays : « La France n’aime pas que ceux qu’elle n’a pas reçus soient applaudis ailleurs », résume la philosophe Hélène Cixous. Alternant lectures de textes et témoignages (les philosophes Jean-Luc Nancy, Avital Ronell, Etienne Balibar et Samuel Weber, l’écrivain Philippe Sollers, l’historienne de la psychanalyse Elisabeth Roudinesco), le film propose également quelques belles images d’archives, qui donnent à voir les différents visages du théoricien de la déconstruction. Derrida le khâgneux, écharpe drapée sous veston studieux, fraîchement débarqué de son Algérie natale et affrontant cette période de concours qu’il évoquera toujours comme des « années infernales ». Derrida l’agrégatif, auquel Louis Althusser, son maître à Normale-Sup, écrit des mots fraternels, à l’encre bleue, sur du papier d’écolier : « Derrida nous verrons ensemble le détail de ce devoir : il n’aurait aucune chance de passer à l’agrégation. Je ne mets pas en cause la qualité de tes connaissances ni ton intelligence conceptuelle, ni la qualité de ta pensée. Mais on ne les “reconnaîtra” au concours que si tu opères une “conversion” radicale dans l’exposition et l’expression », prévenait le grand théoricien marxiste. Derrida l’intellectuel engagé, jeté dans les prisons tchèques, en 1981, puis menant différentes batailles, contre la peine de mort ou pour la défense des sans-papiers. Derrida la star américaine, enfin, qui inspire Woody Allen et reçoit les hommages de ses groupies étudiantes, avec un sourire faussement modeste mais authentiquement malicieux. Sans grande audace formelle, ce documentaire propose ainsi une honnête introduction à la vie d’un intellectuel « marginal » dont la gloire fut et demeure internationale. Virginie Linhart et Benoît Peeters (France, 2014, 53 min). |
Par Jean Birnbaum |
Derrida, veilleur de la démocratie « à venir » |
Mardi, 7 Octobre, 2014 - See more at: http://www.humanite.fr/derrida-veilleur-de-la-democratie-venir-553876#sthash.nHG5nwcr.dpuf Philosophe inclassable, Jacques Derrida est décédé il y a dix ans. Ce théoricien de la déconstruction lègue à ses contemporains une œuvre multiple et paradoxale qui défiera longtemps les commentateurs. « L’exemplarité de Derrida reviendra comme celle de Socrate depuis l’annonce et comme la hantise de son retour, comme l’annonce et l’épreuve nietzschéenne de ce fait qu’il n’y a que du retour. C’est aussi ce que n’aura cessé de dire et ne cessera de répéter la déconstruction. Comme ce père mort qu’il interrogea dans ses innombrables textes hantés par Freud, le fantôme va revenir de celui qui a tellement parlé du fantôme et de son immanquable retour : nous entrons dans le revenir de Jacques Derrida ». Il y a dix ans, déjà, le philosophe Bernard Stiegler anticipait, dans un numéro de Rue Descartes (PUF), l’irrésistible attraction que son directeur de thèse allait opérer sur la modernité. La partie n’était pas gagnée d’avance. C’est peu dire que les relations de Jacques Derrida avec le milieu universitaire furent passionnées, ambivalentes, tumultueuses même. Cet enfant de l’exil, juif des faubourgs d’Alger qui vécut comme un « tremblement de terre » son exclusion de l’école par le régime de Vichy, déclara d’ailleurs dans nos pages, au seuil de la mort : « Je n'ai jamais fait de longs séjours aux États-Unis, le plus clair de mon temps ne se passe pas là-bas. Cela dit, la réception de mon travail y a été effectivement plus généreuse, plus attentive, j'y ai rencontré moins de censure, de barrages, de conflits qu'en France. » Agrégé, normalien passé par la case « Louis le Grand », il ne taira pas sa déchirure d’avoir été un « mal-aimé » de l’université française. Après un passage furtif à la Sorbonne, il enseigne à l’Ecole Normale Supérieure mais sa candidature au Collège de France échoue, malgré le soutien amical de Pierre Bourdieu. Une main sera tendue par l’interdisciplinaire Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Outre-Atlantique en revanche, on lui tend les bras : Yale, Corneil, Irvine… la prestigieuse université de Cambridge le consacre même docteur honoris causa au printemps 1992. Derrida est aujourd’hui le philosophe français le plus traduit dans le monde. Plusieurs décennies auront été nécessaires pour vaincre les résistances et l’aveuglement de ses pairs. Violente, souvent injuste, la frilosité de ses contemporains - quand elle ne vire pas à la défiance - tient indéniablement à la manière dont ce philosophe iconoclaste, hermétique aux postures totalisantes, proposait de questionner les textes, même majeurs, sous un jour radicalement nouveau. « La fonction principale de l’enseignement de la philosophie est de permettre aux gens de devenir conscients, de savoir dans quel type de discours ils sont engagés » affirmait-il, en 1981, dans un entretien réalisé par Richard Kearney dans « Derrida, l’événement déconstruction », excellente publication de la revue sartrienne Les Temps modernes. Mais, ajoutait-il, « il n’y a aucun système d’enseignement ou de transmission de la connaissance qui puisse garder sa cohérence ou son intégrité sans, à un moment ou un autre, s’interroger philosophiquement, c’est-à-dire sans reconnaître ses prémisses sous-textuelles ». Si le temps à fait son œuvre, les contresens touchant au continent Derrira n’ont pas manqué de fleurir. Ses détracteurs ont ainsi cru déceler chez lui une entreprise de destruction. Ses continuateurs, nombreux, explorent un territoire sans frontières fixes, à la recherche du sinueux, du refoulé, de l’opacité, de l’inaperçu que recouvrent les écrits. Loin de détruire, Derrida veut en effet « coller » les textes au plus près. Pour mieux en définir l’épaisseur ? Il fuyait assurément l’évidence, c’est là son crime. N’est ce pas cette infraction, au fond, qui irrite autant qu’elle fascine ? L’insistance avec laquelle il expliquait, pour caractériser la déconstruction, qu’« un texte n’est un texte que s’il cache au premier regard, au premier venu, la loi de sa composition et la règle de son jeu. Un texte est d’ailleurs toujours imperceptible » sonne comme une transgression, insupportable aux yeux des défenseurs hardis des traditions logiques et analytiques. Les discours absolument clairs et certains, les systèmes inébranlables, les lois immuables… se retrouvent cloués au pilori. Derrida ose même ériger ce « non-lieu » à partir duquel il souhaite questionner la philosophie comme un principe vital : « chaque culture, et chaque société, a besoin d’une critique extérieure ou de déconstruction comme une part essentielle de son développement » plaidait-il, soucieux d’apporter « une réponse positive à une altérité qui nécessairement l’appelle, le somme ou l’encourage ». D’Husserl, il aura hérité cette « prudence méthodique, une technique rigoureuse pour démêler et formuler les questions ». « Derrida est tout à la fois un penseur de la vérité, de la justice, de l’aporie, du supplément, de la crise, de l’impossibilité de la fondation et de la décision simple… à travers la reformulation incessante que ces notions exigent » résument Jospeh Cohen et Raphel Zagury-Orly, respectivement enseignants à Dublin et Tel-Aviv, proches de l’intellectuel français « des marges ». « Il s’intéresse au mouvement de la réponse, c’est une philosophie de la nuance, de l’hétérogénéité, de la patience et de la réserve. Dès que ses concepts sont lâchés, on sent la terre trembler. C’est un désir de sens au delà du sens, sans que cela nous conduise pour autant à une impasse ou un cul-de-sac » renchérissent-ils. Dans un numéro-hommage fameux que les Lettres Françaises consacrent à Derrida en 1972, Roland Barthes écrit à son endroit : « il a déséquilibré la structure, il a ouvert le signe : il est pour nous celui qui a décroché le bout de la chaîne ». La difficile appréhension de Derrida tient au fait - déroutant de prime abord - que les notions qu’il manie échappent aux catégories communément admises. « Différance », par exemple, lui a permis d’avancer le terme de « non-concept » et de disséquer la langue dans le rapport complexe entre écriture et parole. D’autres legs philosophiques hantent les recherches contemporaines. A l’instar du « don », dont il considère que, « s'il se faisait connaître comme tel au grand jour, un don destiné à la reconnaissance s'annulerait aussitôt. Le don est le secret lui-même ». De même, la « dissémination », si elle ne « peut se rassembler dans une définition, c’est c'est que la force et la forme de sa disruption crèvent l'horizon sémantique ». La « trace », à son tour, permet « le procès de la signification ». « Marque de l’élément passé », déjà creusée « par la marque de son rapport à l'élément futur », elle apparaît comme « le simulacre d'une présence qui se disloque, se déplace, se renvoie, n'a proprement pas lieu, l'effacement appartient à sa structure ». Même sur le terrain plus inattendu de la politique, Derrida s’avère fécond. Jacques Rancière a eu raison de rappeler que s’il est périlleux d’établir des liens nets entre ses travaux et sa praxis politique, il nous laisse en héritage de riches développements sur « la démocratie à venir ». Ses réflexions critiques sur l’éthique apparaissent aussi comme salutaires dans cette période de rejet grandissant de la figure de l’Autre. Sous la plume de François Raffoul, l’étude de son « hospitalité pure et inconditionnelle » est édifiante. Inspirée de Levinas, celle-ci n’est pas « régulée par les conditions préexistantes d’une puissance accueillante et qui n’a d’hospitalité que le nom. L’hospitalité elle-même, dans son événement d’accueil et de l’arrivant reste inconditionnelle : une hospitalité ne doit pas choisir l’arrivant (comme le font cyniquement les politiques d’immigration). Même la tolérance, qui est hospitalité jusqu’à un certain point (le douteux seuil de tolérance) n’est pas hospitalité et en serait même le contraire ». Avec ses lumières et ses obscurités, Derrida « déborde » la philosophie. Ecrire sa vie, comme s’y est risqué Benoît Peeters, auteur d’une biographie ambitieuse et très documentée (Derrida, Flammarion), « c’est écrire l’histoire d’un homme fragile et tourmenté, évoquer une exceptionnelle série d’amitiés, retracer une série d’engagements politiques courageux, en faveur de Nelson Mandela, des sans-papiers ou du mariage gay, relater la fortune d’un concept – la déconstruction – et son extraordinaire influence, bien au-delà du monde philosophique, sur les études littéraires, l’architecture, le droit, la théologie, le féminisme, les queer studies et les postcolonial studies ». Astreignante, sismique, précaire, hérétique mais inépuisable… l’œuvre de Derrida continue de nous hanter. Tel un spectre ? Elle est une invitation permanente à penser, autrement, contre nous-mêmes. - See more at: http://www.humanite.fr/derrida-veilleur-de-la-democratie-venir-553876#sthash.nHG5nwcr.dpuf |
Nicolas Dutent |
Chronique du temps présent : Jacques Derrida 10 ans après, par Hélène Cixous |
Le 11 septembre 2001, je lui téléphone : vite, dis-moi, que penses-tu de ce qui nous arrive, là ? Le 11 septembre 2001, je lui téléphone : vite, dis-moi, que penses-tu de ce qui nous arrive, là ? J’étais hagarde, lui était à Shangaï, sur le point de se rendre aux États-Unis, la terre occidentale venait de rouler sur le flanc et lui, déjà à l’œuvre, il s’était mis à penser l’impensable, ce qui n’avait pas encore de nom et qui nous terrifiait. Le mot de « guerre » brandi par Bush : périmé ! Désormais, toute l’histoire des hostilités avait changé de figures. Vingt siècles sautent. Heureusement pour nos têtes effarées, Jacques Derrida est là, le veilleur perpétuel. Dans les jours qui suivent, il élabore, sur les ruines, d’autres instruments, il affine le Concept du 11 septembre, allume des secours, à sa façon grave et intrépide. C’est son côté Prométhée : offrir la lumière du sens à l’humanité. Il est par excellence le philosophe en activité mondiale, il pense en même temps les archives et le survenant, il est le lecteur de tous les temps du temps, dans un qui-vive sage et lumineux. Alors, maintenant, aujourd’hui, comment s’appelle ce qui arrive comme impossible, cet événement, cette cruauté plus cruelle, et cette haine autre, et qu’est-ce que l’amitié, et que penser des agissements de nos personnages, politiques, privés, que dire, que faire, du mensonge, des indignités à la mode, quoi de nos étranges pulsions auto-immunitaires, comment se fait-il que nous nous détruisions nous-mêmes dans le but de nous défendre ? Explique-moi. S’il n’y avait pas ce combat philosophique pour dégager du détritus une lueur, je serais désespérée. Et les États ! Ces temples de la déception et de la corruption, est-ce une fatalité ? Il indique la direction d’une survie : travailler inlassablement à un moindre mal, dans chaque situation, parler (à) l’autre. Et la démocratie, c’est ça ? Ces différentes médiocrités avares et injustes ? La démocratie, nous rappelle-t-il, est à venir. Elle n’existe pas, alors ? Mais si. Elle existe comme à venir. C’est la promesse. On la tiendra ou pas. Nous, citoyens de cette Europe à laquelle Jacques Derrida se rattache par mémoire, par héritage, nous sommes rassemblés par un rêve. Rêver de démocratie, c’est déjà pas mal. Ça entraîne, par exemple, des tentatives, chancelantes, d’assurer des droits – de l’homme. Et les femmes ? Également, dit-il, dès les commencements. Car voilà bien le point aveugle de la démocratie actuelle. Elle est encore obstinément, naïvement phallocratique. Aujourd’hui, comme il y a trois mille ans, nous vivons aux pays des fraternités, tous des frères amis ou ennemis, pas de sœurs. C’est alors que, le premier, Jacques Derrida vient demander des comptes à ce qu’il dénonce sous le mot de phallogocentrisme, cette conjonction des pulsions dominatrices qui démettent tous les « autres » de leurs dignités. Enfant, jeté hors de l’école par les lois anti-juives de Vichy, il a connu la douleur des expulsés, l’humiliation, l’injustice et la stigmatisation. Il restera toujours avec et parmi les êtres-sans-défense. Avec l’enfant, la femme, l’étranger, le rêve, le poète, l’inconscient, le juif, l’animal, l’exilé, le migrant, le banni, il fait souffrance et révolte communes. Des voix de femmes hantent ses textes, son corps. Quand il écrit « L’animal que donc je suis », il faut le croire : il l’est, il le suit. Faire tomber les murailles qui nous empêchent de vivre et laisser vivre nos autres, s’ouvrir, souffrir avec, c’est à quoi il tend, corps et âme, sang et inconscient, car il incarne vraiment la philia, l’amour, par la philosophie, je dis cela littéralement, il porte philia jusqu’au bout des ongles, jusqu’aux sexes, jusqu’aux rêves. C’est un être tendre, sensible à ce qui arrive à l’autre, c’est-à-dire à lui-même. Il a mal à lui-même, à sa mère, à l’autre. Le jour où, très vieille, ma mère fait une chute, il crie : aïe ! Comme s’il était tombé avec elle. Il est l’hospitalité faite homme. L’hospitalité est un de ses thèmes adoptifs. Notre héros n’est pas dupe, il voit les limites que nous infligeons à cette noble injonction. Le défaut, la duplicité, inéluctables, de l’hôte, l’hostis : hospitalier trois jours, pas plus, le quatrième jour commence l’hostilité, ça suffit, étranger, va-t’en ! Appelons ça hostipitalité, propose Jacques Derrida. Et comment nommer l’heure, perdue dans la nuit du 8 au 9 octobre 2004, à laquelle Jacques Derrida est passé de vivre à la vie-au-delà-de-la-vie ? Alors, la nuit après J. D. a commencé. Comment ramener le jour au jour sans son aide ? Tu n’auras qu’à lire mes livres à ma place, me suggéra-t-il. J’avais protesté (je le croyais immortel). C’est pourtant ce que je fais. Nous ne pouvons pas nous passer de son aide pour lire le monde. C’est impossible. C’est à partir de ce qu’on ne peut pas faire qu’on pense. Je puise dans l’abondance de mots magiques dont il nous (a) fait présent : reste, garde, continue, survie, penser à penser… Je trouve aussi ce mot invincible qu’il aura attaché à la langue française : il l’avoue, il a un attachement invincible à l’idiome français, « sans lequel je suis perdu » ose-t-il dire. C’est qu’il est le plus poète de nos philosophes. Toute sa philosophie est un salut en français au français : c’est par ici que peser et penser sont, note-t-il, en amitié. Il y a amitié entre la pensée et la portée. Il nous porte, en amitié, à l’amitié. Il nous arrive ainsi porté, portant, comme une bénédiction. Heureusement que dans Fichus, juste avant d’être fichu, il nous a bien dit le téléprogramme du livre de sept livres qu’il rêvait d’écrire. Ces sept livres s’écrivent, sous notre lecture. Ensuite il y aura le huitième à inventer. PS : Un conseil d’amitié, ne laissez pas la littérature pensante mourir. Agissez : achetez vos livres chez les libraires. Par Hélène Cixous |
Par Hélène Cixous Grande amie de Jacques Derrida (1930-2004) Hélène Cixous est une intellectuelle qui utilise les registres les plus variés. Romancière, poétesse, essayiste, dramaturge : elle travaille depuis longtemps avec Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil, pour laquelle elle a écritL’Indiade, Tambours sur la digue, Les Naufragés du fol espoir et quantité d‘autres pièces. Depuis trente ans, elle tient un séminaire au Collège international de philosophie. Elle vient de publier trois livres aux Éditions Galilée : Homère est morte, Le Détrônement de la mort et Insurrection de la poussière. Les Chroniques du temps présent s’inscrivent dans la tradition initiée par Alexandre Vialatte. Cynthia Fleury et Olivier Weber en sont les collaborateurs permanents cette année. Des invités renommés les rejoignent chaque mois. |
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