首先是由塞巴斯提安˙布韓特的學生、也是大學教授的雅各˙洛歇(Jakob LOCHER)在一四九七年譯成拉丁文版本的《瘋人船》(Stultifera navis),再來是由皮耶˙黎維耶(Pierre RIVIÈRE)在一四九七年譯成法文版本的《世界瘋人船》(La Nef des Folz du Monde)在巴黎出版,另有傑安˙杜虎昂(Jehan DROUYN)翻譯成法文版本的《世界瘋人大船》(La Grant Nef des Folz du Monde)一四九八年在里昂(Lyon)出版,一五○九年同時出現由亞歷山大˙巴克萊(Alexander BARCLAY)翻譯跟由亨利˙華特森(Henry WATSON)翻譯的兩種版本的英譯版。

拉丁文版本的《瘋人船》(Stultifera navis)已經伴有阿爾布雷特˙丟勒(Albrecht DÜRER)的版畫,荷蘭畫家耶和尼姆斯˙波斯(Jheronimus BOSCH)再根據《瘋人船》畫成《瘋人船》(La Nef des fous)如下。




前「齊柏林飛船」(Led Zeppelin)主唱勞伯˙普藍特(Robert PLANT),就曾經在一九八八年的專輯 Now and Zen 唱了一首〈瘋人船〉(Ship of Fools);直到二○一一年的今天我才知道為什麼 « Ship of Fools » 這麼有意義。

在布魯塞爾(Bruxelles)附近出生的約斯˙巴德(Josse BADE, 1462 – 1535),在當時是荷蘭外省布根地(Pays-Bas bourguignons)人,三十歲左右跑到里昂教授文學,然後再到巴黎創辦他自己的印刷工廠。塞巴斯提安˙布韓特的《瘋人船》(Das Narrenschiff)法譯版,也就是皮耶˙黎維耶翻譯的法文版《世界瘋人船》(La Nef des Folz du Monde),在一四九七年由巴黎知名的出版商安傑貝˙德˙馬內夫(Angelbert de MARNEF)印刷出版。約斯˙巴德閱讀過拉丁文版本的暢銷書《瘋人船》(Stultifera navis)之後,動念要為《瘋人船》寫一本續集;於是他也用拉丁文寫成《瘋人船》(Stultiferae Naves)。安傑貝˙德˙馬內夫其實也曾邀請傑安˙杜虎昂把塞巴斯提安˙布韓特的《瘋人船》(Das Narrenschiff)翻譯成法文版的散文────皮耶˙黎維耶翻譯的法文版是詩歌────,是為《世界瘋人大船》(La Grant Nef des Folz du Monde);他怕約斯˙巴德的拉丁文著作《瘋人船》(Stultiferae Naves)可能吸引不到更廣大的讀者群,於是他再度邀請傑安˙杜虎昂把約斯˙巴德的拉丁文著作《瘋人船》(Stultiferae Naves)翻譯成法文版本的《瘋女人小船────根據正常的五官來看》(La Nef des Folles selon les cinq sens de nature)。從書名中的主詞 « Folles » 來看即可知道約斯˙巴德的拉丁文著作《瘋人船》主要講的是瘋女人的故事。安傑貝˙德˙馬內夫在一四九八年反而先出版這本《瘋人船》(Stultiferae Naves)的法譯版《瘋女人小船────根據正常的五官來看》。

一四九九年,約斯˙巴德離開里昂前往巴黎。一五○○年二月,安傑貝˙德˙馬內夫出版約斯˙巴德的拉丁文著作《瘋人船》定名為《瘋人船~~~~(看不太懂拉丁文)》(Stultiferae naves sensus animosque trahentes mortis in exitium)。一五○二年約翰˙普魯斯(Johann PRÜSS)在史特拉斯堡再出版一次約斯˙巴德的拉丁文著作《瘋人船》定名為《瘋人船或瘋女人小船》(Stultiferae naviculae seu scaphae fatuarum mulierum),加進雅各˙溫菲林(Jakob WIMPFELING)的序言而已。

一五○三年約斯˙巴德在巴黎創辦他自己的印刷工廠 Praelum Ascensianum,印刷出不少至今已成為非常高價的搖籃本(incunable)珍書。何謂搖籃本(incunable),請閱讀《別想擺脫書》這一本書。

以下有一段由妮可˙陶卜(Nicole TAUBES)直接翻譯自塞巴斯提安˙布韓特德文原版的《瘋人船》(Das Narrenschiff)的片段────出自 José Corti 出版社(2004)────:


論不預先見到死亡(De qui ne prévoit la mort)

官階,財產,活力,美好的青春,
在你的庇蔭下,通通,都將死去嗎?
一切,這些生命中的美妙,
都將死去也都將不復存。


(就只簡短地中譯一小段吧!?)

至此,讓我們來研究一下拉丁文:

根據馬克˙摩澤(Marc MOSER)的見解,當塞巴斯提安˙布韓特(Sebastian Brant)的學生雅各˙洛歇(Jakob Locher)要幫他的老師塞巴斯提安˙布韓特的德文著作《瘋人船》(Das Narrenschiff)翻譯成拉丁文的時候,師生之間在一四九四到一四九七這三年之間是緊密合作的。首先是要翻譯這本書的標題:要怎麼把 « Narr » 翻譯成拉丁文呢?拉丁文 « stultus » 跟 « stolidus » 主要是「蠢蛋」、「傻傻」的樣子,但還沒到「瘋狂」的意思。雅各˙洛歇決定不直譯標題,而把 « Narrenschiff » 翻譯成 « Stultifera navis » ,意思是「搭載蠢蛋的船」。按照馬克˙摩澤的建議,最精準的拉丁文翻譯應該是 « Follifera Navis » 才對────或 « Follium Navis » 或 « Navis Follium » 或 « Fatuifera Navis » ────。(見 Peter Andersen (ed.) : Pratiques et traduction au Moyen Âge, 2002, p. 97-8)

拉丁文 « stultus » 是「蠢蛋」、「傻傻」的意思, « stultitia » 則有「蠢事」、「瘋狂」的意思。

還是根據馬克˙摩澤的見解:在拉丁文裡面, « fatuus » 、 « ineptus » 、 « insanus » 、 « amens » 、 « demens » 都是跟「瘋子」、「瘋狂」的意思有關的形容詞……但是雅各˙洛歇都不採用,卻決定使用到 « stultus » 這個字來作變化。剛剛說到:拉丁文 « stultus » 是「蠢蛋」、「傻傻」的意思,比較不是「瘋狂」的意思。

再看看以下這幾個拉丁文形容詞: « frugifer » 有「製造」(qui produit)、「帶來」(qui rapporte)的意思; « ignifer » 有「容易激動的」(ardent)、「易引燃的」(brûlant)的意思; « lucifer » 有「帶來光明」(lumineux, qui apporte la lumière)、「提供更清晰的見解(談到真理/真實性的時候)」(qui donne la clarté (la vérité))的意思;用 « -fer » 作結尾跟用 « -ger » 作結尾的意思是差不多的,就是能夠「製造」什麼、「帶來」什麼。低地拉丁文(bas latin)傾向用 « -fer » 結尾來取代用 « -ger » 結尾。所以,當雅各˙洛歇決定使用 « stultus » 這個字來作變化,就會把 « stultus » 這個字變化成 « stultifera » 。

拉丁文 « navis » 是「船隻」則太容易了。

好吧;之所以花這麼多的篇幅談到「瘋人船」(Stultifera navis),是因為米歇˙傅柯(Michel FOUCAULT)在《古典時代瘋狂史》(Histoire de la folie à l'âge classique)一開始就是從「瘋人船」的文藝現象開始談起;〈瘋人船〉(Stultifera navis)也是《古典時代瘋狂史》第一部分的第一章。〈瘋人船〉這一章是這樣開始的:

À la fin du Moyen Âge, la lèpre disparaît du monde occidental.

中世紀末期,麻瘋病自西方世界逐漸消失不見。


麻瘋/麻風病(la lèpre)或漢生病(la maladie de Hansen),是一種會毀壞面容、皮膚的傳染病,人們因為懼怕漢生病患的面容跟漢生病的傳染性,遂將漢生病患強制集中監管。樂生療養院,因為台北市捷運新莊線須徵用樂生療養院院區的土地,遂使得樂生療養院名聲大噪;而樂生療養院正是台灣強制集中監管漢生病患的「療養院」。

既然自中世紀末期漢生病就逐漸地自西方世界消失不見,原強制集中監管漢生病患的療養院遂逐漸被撤除或改強制集中監管另外兩種類型的病患:性病病患跟……瘋子。〈瘋人船〉這一章慢慢地談到瘋狂(la folie)成為被研究的對象的歷史演變。

在繼續深入〈瘋人船〉這一章的內容之前,我們有必要要先認識一下《古典時代瘋狂史》的成書過程。

請見《古典時代瘋狂史》的成書經過────

(原發表日期:二○一一年七月二十號)(Stultifera navis)



De qui ne prévoit la mort

Rang, biens, vigueur, belle jeunesse
Sont-ils, Mort, à l'abri de toi ?
Tout, de ces bienfaits de la vie,
Est mortel et disparaîtra.
Comme on se leurre, chers amis
Qui jouissons de la vie sur terre
Car qui d'entre nous songe à temps
À Mort, qui ne nous oublie guère ?
On nous l'a dit, nous le savons :
En nombre fini sont nos heures
Mais du terme ne savons rien !
La Mort à nul n'a fait merci
Il faut mourir, il faut qu'on passe
Comme l'eau disparaît sous terre.
Pour ce, nous sommes de vrais fous
De ne songer, en tant d'années
Que Dieu nous donne à cette fin,
De notre mieux à préparer
Notre heure et apprendre à mourir
Car il n'est pas d'échappatoire.
Bu déjà, le vin sur l'achat :
Impossible de se dédire ;
Premier jour signait le dernier
Et qui créa le premier homme
Savait bien la mort du dernier.
Mais la folie veut nous leurrer
Et nous empêche de penser
Que Mort devra nous emporter
Sans épargner nos blonds cheveux
Nos verts lauriers et nos couronnes.
Faucheur 1 a nom Jean-sans-merci
Car fauche qui il a saisi,
Fût-il robuste et jeune et beau,
Lui apprend l'étrange culbute
Qu'aussi je nomme mortel saut
Lui vient alors froide sueur
Se raidit, se tord comme un ver,
Et part pour le final assaut.
Ô Mort tu es toute-puissante
Tu emportes jeunes et vieux !
Ton nom a grande dureté
Pour nobles, puissants et lignées,
Plus pour celui à qui sont tout
Terrestres biens, sa seule joie !
La Mort franchit d'un pas égal
Seuil de vilain, porte royale :
Par même faste rend seigneur,
Pape, pareils au paysan.
Est fou celui qui pense fuir
La Mort que nul homme n'évite,
Qui ses grelots bien fort agite
Pensant passer hors de sa vue ;
Qui naît, vit à la condition
Qu'un jour il devra repartir
Qu'est voué, promis à la Mort
Dès que l'âme quitte son corps.
Sous même loi, la Mort emmène
Tout ce que Vie a effleuré :
Tel part, et tel reste plus tard,
Mais nul ne demeure à la longue
Et qui vécut jusqu'à mille ans 2
Il dut bien partir à son temps.
Robe n'est pas encore usée
Qu'un fils déjà succède au père ;
Avant son père, tel autre meurt :
Certains ne font pas de vieux os.
Chacun meurt, à chacun son tour,
Bon gré, mal gré, on passe un jour.
Tels autres signent leur folie
Qui font trop grand deuil à leurs morts
Se plaignent qu'ils soient en repos
À quoi pourtant chacun aspire.
Car nul n'arrive là trop tôt
Où il vit son éternité.
Pour certains c'est un grand bienfait
Que Dieu tôt les rappelle à lui.
Parfois Mort vient au bon moment
Épargnant angoisseux tourments.
Tant ont d'eux-mêmes Mort hélé
D'autres l'ont vue en gratitude
Venir avant d'être priée :
Pour libérer maint prisonnier
De sa geôle continuelle.
Bonheur sépare riche et pauvre
La Mort leur rend la parité ;
Elle est un juge impitoyable
Et voudrait-on la supplier.
Elle est salaire universel,
Nul ne peut s'en croire épargné.
À nul ne doit obédience -
Il faut lui emboîter le pas
Il faut la suivre dans sa danse !
Rois, empereurs, évêques, papes,
Et clercs et lais 3, qui d'eux pensait
À danser si tôt la gaillarde
Devoir si tôt entrer en branle
Pour la gigue et le westerwald 4 ?
S'il y avait armé son cœur
N'aurait trépassé malement.
Or est défunt maint insensé
Pour son tombeau tant mis en peine
Qui pour lui a tant dépensé
Que postérité s'émerveille :
Ainsi le tombeau qu'Artémise
Édifia pour le roi Mausole
Bâti, orné à si grands frais,
Avec tant de munificence,
Qu'il est au nombre des merveilles
Comptées à sept de par le monde ;
Aussi les tombes de l'Égypte
Qui ont pour nom les Pyramides
Et Chemnis 5 vivant fit sa tombe
Où mit sa fortune et ses biens
Où furent trois fois cent mille hommes
À l'ouvrage et soixante mille
À qui donna herbe en fourrage 6
(Leurs autres mets ne saurais dire),
Quel de nos princes aurait richesses
À payer de nos jours autant !
Et Amasis qui fit de même
Et comme lui fit Rhodopis 7.
Quelle grande folie du monde
Que d'avoir eu telles largesses
Pour des trous où l'on va jeter
Cendres en sac, les os d'un fou 8
Et pour bâtir à si grands frais
Un palais pour loger les vers
Lorsque pour l'âme on ne fait rien
Qui a pourtant vie éternelle !
Qu'importe à l'âme riche tombe
Ou bien la stèle de beau marbre
Ou l'écusson, heaume, oriflamme ;
À quoi bon graver dans la pierre
"Ci-gît un seigneur à blason !"
Un crâne est le digne écusson,
Qu'aspics, crapauds, vermine rongent,
Blason de gueux ou d'empereur ;
Qui descend là le ventre gras
Nourrit plus longtemps ses emblèmes,
Sur sa tombe on vient s'étriper
Amis pour son bien s'entre-tuent
Car chacun veut le tout pour soi.
Les diables sont sûrs de leur âme
La tiennent déjà triomphants
La font passer d'un bain à l'autre
De grand-froidure à feu ardent.
Humains ! où est l'entendement
Si ne faisons cas de notre âme
Prenant soin du corps seulement ?
La terre est bénie toute en Dieu
Y gît en paix qui mourut bien.
Le ciel recouvre maint défunt
Qui n'a pas eu même une pierre.
Peut-il rêver gîte plus beau
Qui gît sous le regard des astres ?
Dieu à temps réunit ses os.
[L'âme n'a point joie d'un tombeau] 9
Qui mourut bien a noble tombe
A pire mort qui meurt impie.

(Sébastien Brant, la Nef des fous, Ed. José Corti, 2e éd. 2004)

1. "Faucheur" n'est pas dans le texte, nous l'avons ajouté pour expliciter le pronom, "er ", pronom masculin référé, trois vers plus haut, à "der dot", "la Mort" qui est de genre masculin en allemand, et rendre plausible le nom que Brant donne à l'allégorie : "hans-acht-syn nit".
2. Comme les patriarches bibliques.
3. Ce chapitre particulièrement inspiré est la contribution de Brant au thème médiéval richement illustré de la Danse macabre. On pense à Villon, Le Testament, v. 305 à 312 : "... prêtres et laiz / Nobles, vilains... Petits et grans, et beaux et laiz... De quelconque condicion... Mort saisit sans excepcion".
4. "Das er muoß dantzen an dem gzotter / Den westerwelder vnd den drotter", où sont énumérés plusieurs noms de danses populaires du temps, dont une du Westerwald, région montagneuse de la Rhénanie, peut-être une sorte de gavotte.
5. Pour Khéops.
6. Selon Hérodote, pour la pyramide de Gizeh, Khéops aurait dépensé 1.600 talents d'argent en aulx et oignons.
7. Hérodote, Histoires : "Après sa mort on l'avait [Amasis] embaumé..." III, 10, et "À Saïs, il construisit... des propylées admirables... il consacra aussi de grands colosses et d'énormes sphynx..." II, 175 et suiv. - Rhodopis [une courtisane] arriva en Égypte... elle gagna beaucoup d'argent mais pas assez pour... une aussi grande pyramide [que celle d'Amasis]." Ibid., II, 134. Référ. Indiquées par Zarnke, Komm. p. 431.
8. Voir aussi les vers 14 à 19 du Chap. 54.
 
Extrait de La Nef des fous (Sébastien Brant, traduction Nicole Taubes, José Corti 2004)
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