這本書,我們等很久了。德勒茲 (Deleuze),瓜塔里 (Guattari)瓜塔里,德勒茲,這兩個名字幾乎在我們不知情的情況下,指引出幾條當代思想的道路──非常有機地互相交錯著的道路;既是熊熊烈火,但又是異常乾燥;沒有這幾條道路的話,恐怕我們將不太像是我們現在的這樣,即使我們根本沒搞懂他們,即使我們根本沒讀過《反伊底帕斯》(L'Anti-Œdipe, 1972)、《一千個高原》(Mille plateaux, 1980)或《什麼是哲學?》(Qu'est-ce que la philosophie  ?, 1991。同樣地沒有這幾條道路的話,恐怕我們將不再用同樣的方式存活著,且毫無疑問將不會是我們現已成為的存在的整修者。

這兩位是那麼地不相似,第一位是已經很出名的哲學家,第二位是位精神分析師,從一九六九年這兩個人的邂逅開始,就決定要一起工作、寫作,的確有某種東西是在他們之前不存在、但此時才誕生,這是冒險要在世界的混亂中額頭抬高、兩手張開、一起兩個人搞思想的某種方式。所以當然,這本書就是在談他們兩人的會面,縱使它有它的缺點,但我們卻基於原則的關係喜歡這本書,因為這畢竟是從未有過的最複雜的、最有生產力的、最人性的知識友誼之一。

我們今天會更加愛這本書,是因為我們想念思想的果敢、思想的撞擊聲。起筆撰寫吉爾˙德勒茲跟菲利克斯˙瓜塔里交集的傳記,曾經以撰寫、談論保羅˙黎柯 (Paul Ricoeur) 跟米歇˙德˙賽投 (Michel de Certeau) 而聞名的歷史學家弗杭蘇瓦˙多斯 (François Dosse) 剛好把幾個空白填補了。一邊是優雅的、忠實的、微感的吉爾˙德勒茲 (1925-1995),他是概念的人、退下來的人、安靜的人;另外一邊是激昂的、見異思遷的、迅如閃電的菲利克斯˙瓜塔里 (1930-1992),他是本能的人、蛋個哩的人、喧囂的人。

一邊是哲學家的辦公室,發明很多概念的是德勒茲;另外一邊是拉柏德 (La Borde)
[1]  的精神病療養院,在那兒有那個年代才剛出現的打起來的以及被解開的「結」,這是瓜塔里。然後,在所有這些的中間,二十世紀後半葉一些最偉大的法國思想家車水馬龍般地出現在這耀眼的競技場上:拉康 (Lacan),阿圖塞 (Althusser),夏特雷 (Châtelet),烏黎 (Oury),傅柯 (Foucault) 以及其他很多。我們位處在一九六○年代跟七○年代的十字路口上,伴隨著宛如是「具備建設意義的斷裂」(rupture instauratrice) 的六八年五月事件,根據六八年五月事件才激發出新的東西跟有可能的東西。別因為今日的意見對那個事件起反感,在那個年代的確有值得活下去跟值得思考的雅致。


[1]   拉柏德 (La Borde)指拉柏德療養院 (Clinique de La Borde)借用拉柏德城堡 (château de La Borde)位在 Loir-et-Cher 行省精神分析師尚˙烏黎 (Jean Oury) 在這兒創立他的精神病療養院菲利克斯˙瓜塔里一生都在這兒工作。法文版的維基百科在「尚˙烏黎」的條目中介紹得很詳細:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Oury


讀幾段弗杭蘇瓦˙多斯的章節,我們更加能看到縱使外觀上有差異,這一段知識的跟政治的彼此不能分割的歷史為什麼永遠沒被消化掉。在最近一次的大選中(譯註指二○○七年四、五月的法國總統大選)就誠正地給了這件事一個證據。如果沒有六八年五月,德勒茲跟瓜塔里就不會以今天的這種方式存在,也不會生產他們已經生產出來的東西。這是仍在胚胎期的工具箱,從這兒開始才會有世界的震動自己迸出來。事件,不合時宜,突然地出現,實驗,消除知識間的隔閡,沒有跟心理學分隔開的政治,反科層制(反官僚),貫截性 (la transversalité),微型政治,過程,根莖(譯註以上在原文全都是名詞),我們都忘記了……德勒茲跟瓜塔里吸收 (assimilent) 的知識跟他們所轉化 (transforment) 的知識一樣多。

他們這兩個人,組合成一個實驗室。在一起或分開來,他們彼此對抗,但也一起精心設計、生出一種遊蕩的思想、直覺的思想、晦暗的思想並常常是令人無法讀下去的東西。藝術式的思想,多樣且游牧的思想,只剩下要瞭解為什麼在這一點這樣的思想是從所有地方回收回來,就好像它變成是後現代性的「拉丁文版聖經」(la vulgate)。通常是德勒茲刨出、細刻一篇文章,然後瓜塔里爭論、撰寫一些註釋。他們一起掛名。這種純真的互惠關係將他們連結在一起。但他們彼此很少見到面。一直到最後,他們都以「尊稱」(ils se vouvoient) 彼此互稱。
[1]  他們彼此之間也會生些氣。這一位那一位都有些脆弱。


[1]   「尊稱」(vouvoiement) 是用「您」(vous) 彼此互稱「熟稱」(tutoiement) 是用「你」(toi) 彼此互稱。


德勒茲呼吸器官的不順暢似乎是回應瓜塔里極為嚴重的躁鬱。瓜塔里先過世,因為心臟的問題;德勒茲,他呢,選擇從他的公寓跳窗自殺。如果仔細看待他們的作品作出的貢獻,這故事不應停下腳步只講到他們荒謬的在這個世界消逝。我們說這是缺點吧?如果這樣一本書有著這些角色,我們比較偏好它能有比較輕快的筆觸、沒被束縛住,生動、璀璨,或許單純該怪弗杭蘇瓦․多斯對這兩位主角所寫的東西少了些忠誠。但他們值得用更加忠誠的方式被作傳。

丹尼爾˙孔洛 (Daniel Conrod)
周星星翻譯(法翻中)
《電視全覽》Télérama  n° 3016 - 03 novembre 2007

弗杭蘇瓦˙多斯 (François Dosse) 剛出版吉爾˙德勒茲跟菲利克斯˙瓜塔里:交集的傳記》(Gilles Deleuze et Félix Guattari : Biographie croisée, 2007[1] 

Paru le : 20 Septembre 2007
Éditeur : La Découverte, Paris
Description : 643 pages ; (24 x 16 cm) ; illustrations en noir et blanc
ISBN : 978-2-7071-5295-4


[1]   François Dosse, Gilles Deleuze et Félix Guattari : Biographie croisée, Paris : La Découverte, 2007.  筆者手邊擁有的版本是  Paris : La Découverte/Poche, 2009 ,是「發現」出版社的口袋書系列。


周星星尾筆:這一篇書評出現在《電視全覽》十一月初,還能在十一月結束前就把它翻譯完,算是解決一件懸在心上一段時間的事了。

為什麼周星星要這麼傻呢?很簡單:既然周星星當不成真正的哲學家──當然是有很多因素造成的,例如我一定要分心、反過來專心看電影,根本不可能放棄電影全力地專攻哲學;所以,我只能膚淺地貢獻法文專長,將我感興趣的文章翻譯成中文給懂中文的人閱讀。這也是一位豬影評人的傻勁吧。

事實上,隨著弗杭蘇瓦˙多斯出版《吉爾德勒茲跟菲利克斯瓜塔里:交集的傳記》,不少報紙、雜誌、思想刊物都冒出一些書評;《電視全覽》的書評只是我最先閱讀到的一篇,當然也因為我固定瀏覽《電視全覽》所以我才只先翻譯這一篇。其它的,理論上我不會再翻譯了。

隨後附上原文。原文用到不少很文學的字──理所當然,這是《電視全覽》──所以我還花了不少次數查「生字」,因此就是不太容易翻譯。如有先進發現有某幾處翻譯錯誤,煩請指教兼糾正是也。

Ce livre, on l'attendait. Deleuze, Guattari, Guattari, Deleuze, les deux noms évoquent, presque à notre insu, des chemins de la pensée contemporaine organiquement entremêlés, tantôt flamboyants tantôt arides, des chemins sans lesquels nous ne serions pas tout à fait ce que nous sommes, même si nous ne les avons pas compris, même si nous n'avons pas lu L'Anti-OEdipe (1972), Mille Plateaux (1980) ou Qu'est-ce que la philo­sophie ? (1991). Chemins aussi sans lesquels nous ne serions pas vivants de la même manière, ni sans doute aussi bricoleurs de nos existences que nous le sommes devenus.
De la rencontre, en 1969, de ces deux hommes, tellement dissemblables, le premier philosophe déjà reconnu, le second psychanalyste, de leur décision de travailler et d'écrire ensemble, est né quelque chose qui n'existait pas avant eux, une manière de risquer la pensée à deux, le front haut, les mains ouvertes, dans le chaos du monde. Alors forcément, le livre qui raconte, à travers cette rencontre, l'une des amitiés intellectuelles les plus complexes, les plus productives, les plus humaines qui aient jamais été, ce livre, on l'aime presque par principe, en dépit de ses défauts.
Et on l'aime aujourd'hui plus que jamais, tant nous manquent l'audace et les fracas de la pensée. En s'assignant la tache d'écrire la biographie croisée de Gilles Deleuze et de Félix Guattari, l'historien François Dosse, connu notamment pour ses écrits sur Paul Ricoeur ou Michel de Certeau, vient donc combler plusieurs vides. D'un côté l'élégant, le fidèle et subtil Gilles Deleuze (1925-1995), homme de concept, de retrait et de silence ; de l'autre le bouillonnant, le volage et fulgurant Félix Guattari (1930-1992), homme de l'intuition, de la dinguerie et du vacarme.
D'un côté le cabinet de travail du philosophe qui invente des concepts, c'est Deleuze ; de l'autre la clinique psychiatrique de La Borde où se nouent et se dénouent les articulations les plus inédites de l'époque, c'est Guattari. Et, au milieu de tout ça, un rutilant carrousel conduit à grand train par quelques-uns des plus grands esprits de la seconde moitié du XXe siècle français, Lacan, Althusser, Châtelet, Oury, Foucault et tant d'autres. Nous sommes au carrefour des années 60 et des années 70, avec Mai 68 comme « rupture instaura­trice », Mai 68 d'où surgissent du neuf et du possible. N'en déplaise à la doxa d'au­jourd'hui, il y eut alors de la grâce à vivre et à penser.
Et à lire certains des chapitres de François Dosse, on voit trop bien pourquoi, en dépit des apparences, cette histoire inséparablement intellectuelle et politique n'a jamais été digérée. Preuve en fut amplement donnée lors de la dernière campagne électorale. Sans Mai 68, Deleuze et Guattari n'auraient pas existé de la même façon, ni produit ce qu'ils ont produit. C'est la boîte à outils à l'état embryonnaire, à partir de quoi s'invente le saisissement du monde. L'évé­nement, l'intempestif, le surgissement, l'expérimentation, le décloisonnement des savoirs, le politique qui n'est pas séparé de la psyché, l'antibureaucratie, la transver­salité, la micropolitique, le processus, le rhi­zome, on en oublie... Deleuze et Guattari assimilent autant qu'ils transforment.
A eux deux, ils forment un laboratoire. Ensemble et séparément, ils s'affranchissent tandis qu'ils élaborent et que naît une pensée vagabonde, intuitive, obscure souvent jusqu'à l'illisibilité. Pensée artiste, pensée multiple et nomade dont il reste à comprendre pourquoi elle est à ce point récupérée de toutes parts, comme si elle était devenue la vulgate de la postmodernité. Le plus souvent, Deleuze rabote et peau­fine le texte, Guattari agite et rédige des notes. Ils signent ensemble. Une réciprocité inouïe les relie. Ils se voient peu. Jusqu'à la fin, ils se vouvoient. Ils ont aussi des fâcheries. Fragiles l'un et l'autre.
A l'insuffisance respiratoire de Deleuze semblent répondre les graves dépressions de Guattari. Celui-ci meurt le premier, d'une crise cardiaque ; Deleuze, lui, se jette par la fenêtre de son appartement. A bien consi­dérer la somme des travaux inspirés par leur oeuvre, l'histoire ne s'arrête pas sur leurs deux absurdes disparitions. Défauts, disions-nous ? On eût aimé pour un livre et des personnages pareils une écriture plus fringante, moins corsetée, du panache, de la couleur, peut-être simplement un peu moins de fidélité de la part de François Dosse à l'égard de ses deux sujets. Ils le méritent.

Daniel Conrod
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