……成果是很棒的、真誠的,能感動人心、也有顆脆弱的心,就像一首談「悲天憫人」跟「無能為力」的詩一樣。( (...) le résultat est beau et humble, émouvant et fragile, comme un poème sur la compassion et l'impuissance.) ──侯曼˙勒維恩 (Romain Le Vern),《非常極端》網站 (Excessif)

在碼頭的光線裡面、在城市的陰影裡面,黑白影像幻化為奢華的夢想,(黑白影像)很奇異地把這個悲慘世界打亮,將這個悲慘世界用虛幻的詩歌把它圍繞上亮麗的色彩。
(... dans la lumière des docks et les ombres de la ville, les images, somptueuses rêveries en noir et blanc, éclairent étrangement ce monde de misère, le nimbent d'une poésie irréelle.) ──賽皙兒˙牧黎 (Cécile Mury),《電視全覽》週刊 (Télérama)

要從一位父親手中搶走他女兒的監護權,戴立忍一邊拍攝出這樣的一段悲劇故事,一邊也成就出一部全世界都能瞭解的作品,他的場面調度不斷地講出好道理(或譯為皆有其意義之道)。(En filmant le récit tragique d'un père que l'on veut séparer de son enfant, Dai livre une oeuvre universelle, dotée d'une mise en scène qui cherche constamment à faire sens.) ──史鐵番˙卡耶 (Stéphane Caillet),《批評》網站 (Critikat)

這部作品有時候還滿爆笑的,反正是還滿接近默片的悲傷滑稽效果(我們想到卓別林);有時候是很悲劇性格的,從布景都很寫實來看(碼頭、倉庫、五金商店),終究還是得傳達反官僚作風的訊息。非常感人。(Une œuvre parfois presque drolatique, en tout cas à la frange du burlesque triste du cinéma muet (on pense à Chaplin), et tragique, où le réalisme du décor (les docks, entrepôts, ateliers de mécanique) n'a d'égal que le discours antibureau-cratique. Touchant.) ──凡松˙歐斯提亞 (Vincent Ostria),《人道報》(L'Humanité)

侯曼
˙勒維恩 (Romain Le Vern) 在《非常極端》網站 (Excessif) 的影評全文如下:

L'HISTOIRE : Wu-Hsiung vit avec sa fille de sept ans sur les docks du port de Kaohsiung (deuxième métropole de Taiwan). Sans emploi, vivant d'expédients, il mène une vie simple mais dont il se satisfait, et la fillette semble heureuse. Elle a désormais l'âge d'aller à l'école. Pour l'inscrire, il lui faut obtenir l'autorisation de la mère de l'enfant, mère qui a disparu depuis très longtemps. Il doit se battre avec la police et les services sociaux pour la garde de sa fille.

Après avoir joué dans les films des autres (Betelnut Beauty, de Lin Cheng-sheng), l'acteur taïwanais Leon Dai passe derrière la caméra pour développer un argument de mélodrame à l'ancienne : l'histoire d'amour entre un père et sa fille, au départ refugiée dans l'havre d'un village de pêcheurs puis rapidement contrariée par le monde extérieur (le regard des autres, l'enfer bureaucratique). L'un ne peut pas vivre sans l'autre ; sinon, ils menacent de s'éteindre. Pour le comprendre, il faut avoir affronté le regard de la fille lorsque son père plonge chaque jour pour réparer les bateaux et qu'elle l'attend à la surface, la tête survolant l'abîme, mesurant la distance, de peur qu'il ne l'abandonne. Il faut avoir entendu les sanglots et vu le visage défait du père lorsqu'il apprend que sa fille, éloignée de lui, ne prononce plus un mot. La société a beau lui mettre des bâtons dans les roues depuis le début ; c'est le malheur affectif de sa fille - plus que le sien - qui provoque son émotion.

Guidé par la pudeur et la pureté (la relation entre le père et la fille n'est jamais ambiguë), évoluant vers un climat kafkaïen (le théâtre de l'absurde), ce petit film, récompensé en 2009 par quatre Golden Horses Awards, l'équivalent chinois (周星星譯註:應更正為 « taïwanais » ,『台灣的』奧斯卡) des Oscars, révèle un vrai regard de cinéaste. Ses choix formels relèvent moins de l'afféterie que de la cohérence. A priori esthétisant, le noir et blanc en numérique renvoie à un désespoir social hérité du néo-réalisme (Le voleur de Bicyclette, de Vittorio De Sica - 1948). L'ouverture et la conclusion forment une boucle en apparence artificielle mais inhérente à la nature du sujet inspiré d'un fait-divers. L'intérêt, c'est que, de la découverte (le père et la fille suspendus dans le vide, traqués par les médias) à la compréhension (le cri d'amour et de révolte), le point de vue du spectateur a changé. Pour toutes ces raisons, le résultat est beau et humble, émouvant et fragile, comme un poème sur la compassion et l'impuissance. Se déployant sur une note minimale, il prend une puissance insoupçonnée lorsqu'il atomise la musique inspirée du répertoire de Joe Hisaishi, laisse poindre des silences, se concentre sur les visages. Preuve qu'il est encore possible de dire des choses compliquées de façon simple.
 
Romain LE VERN

賽皙兒˙牧黎 (Cécile Mury) 在《電視全覽》週刊 (Télérama) 的影評全文如下:

Ne pas se fier au titre parfumé à l'eau de rose. Certes, il s'agit d'une histoire d'amour, fervent, absolu : celle d'un père pour sa fillette. Elle s'ancre, pourtant, dans une réalité bien sombre, au fond d'un port industriel de Taïwan... Vivant de trois fois rien, logeant au petit bonheur, le héros dérisoire, hirsute et tendre, perd la garde de son enfant. Son combat désespéré, tragi-comique, contre la fatalité sociale et l'absurdité bureaucratique évoque les grandes heures du néoréalisme. Mais, dans la lumière des docks et les ombres de la ville, les images, somptueuses rêveries en noir et blanc, éclairent étrangement ce monde de misère, le nimbent d'une poésie irréelle. C'est le premier film mis en scène par le comédien taïwanais Leon Dai (vu, l'an dernier, dans Parking, de Chung Mong-hong). Un essai joliment transformé.

Cécile Mury
Télérama, Samedi 30 octobre 2010

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