史蒂芬˙貝爾封的文章:

Point de vue
Livres numériques et imprimés identiques, les éditeurs deviennent inutiles, par Stephen Belfond
LEMONDE.FR | 19.04.10 | 14h04

Après la photo, la musique, les films, l'heure du large accès au livre dans sa version numérique a sonné : 250 000 livres numériques au format iPad ont été téléchargés le premier jour de disponibilité de cette tablette aux Etats-Unis.

Pour nombre d'intervenants de la chaîne éditoriale, ce pourrait être le tocsin.
La dématérialisation du livre menace avant tout deux acteurs clés de l'écosystème éditorial :

– la diffusion-distribution (c'est-à-dire l'organisation de la commercialisation et du transport physique des ouvrages entre éditeurs et libraires). Chacun des grands groupes d'édition en France dispose de son propre réseau. C'est l'activité la plus rentable de l'édition.

– la librairie, parce que ces ventes se feront en ligne, sans besoin de lieux dédiés.
L'hypothèse d'une part de marché de 15 à 20 % pour le livre numérique à l'horizon 2015-2020 paraît raisonnable.

Autant de chiffre d'affaires en moins pour ces deux acteurs, entraînant peut-être chez les diffuseurs des rapprochements inconcevables aujourd'hui, et sans doute une hécatombe chez les libraires indépendants, déjà à demi asphyxiés.

Les répercussions seront également sensibles chez les éditeurs : le réseau de librairies dont dispose encore la France irrigue toute l'édition, et son effritement mettra d'abord à mal les maisons et les publications les plus exigeantes.

En leur for intérieur, les éditeurs pensent qu'ils se rattraperont en contrôlant la distribution numérique. C'est la raison de la guerre actuelle qui occupe tous les esprits de l'édition française. Pourtant, la plupart des éditeurs ne toucheront qu'une aumône de la manne numérique. Ils n'exerceront au mieux qu'un rôle de prestataires de service parmi d'autres.

Jusqu'à maintenant, les contrats d'édition n'incluaient pas les droits numériques (sans parler des contrats d'acquisition de droits de livres étrangers, qui les excluent). En pratique, les éditeurs doivent obtenir un accord explicite écrit pour les exploiter. Une chasse à "l'avenant numérique" accapare des cohortes de juristes.

D'ici à cinq ans, les droits numériques – pour les titres les plus commerciaux s'entend – seront systématiquement conservés par les écrivains et leur agent. Avec raison : pourquoi sacrifieraient-­ils plus de la moitié de leurs revenus en échange d'un clic ? Car un clic suffit à présent pour produire un livre numérique.

Dans le monde entier, ils traiteront directement avec Apple, Amazon et consorts. Les auteurs de best-sellers n'hésiteront pas à commander des traductions pour les marchés étrangers. En proposant des livres numériques identiques à la version papier, les éditeurs oublient leur raison d'être… et deviennent inutiles.

La messe n'est pas dite.

Pourquoi se contenter du texte brut sur les nouveaux supports de lecture ? En particulier sur ces merveilles polyvalentes que sont l'iPad ou l'iPhone, alors que nous avons à disposition leurs possibilités filmiques et sonores, leurs liens avec Internet, et mille autres choses. Utiliser ces moyens permet de concevoir des livres numériques "augmentés", où le texte est enrichi de son audiolivre, de dictionnaires, de ressources documentaires et de vidéos. Le livre "augmenté" résout la question cruciale du prix.

En effet, si les éditeurs sont prêts à consentir une ristourne de 25 % sur le prix du livre numérique par rapport au livre papier, les lecteurs attendraient plutôt une baisse de 75 % ! Le hiatus se traduit déjà par une explosion du piratage aux Etats-Unis. Le livre "augmenté", lui, autorise un prix de vente équivalent, voire supérieur, à la version imprimée.

Le livre "augmenté" ne remplacera ni le livre papier, ni même le livre numérique "simple", mais, en investissant ce nouveau domaine, les éditeurs apporteront dans le monde virtuel la valeur ajoutée qui est la leur dans le monde réel et qui justifie leur importance culturelle et commerciale.

Stephen Belfond est le fondateur des éditions i-­Gutenberg

要談電子書,不得不先說明清楚到底我們是在談美國(或歐洲)的電子書產業,還是在談台灣未來的電子書產業。

台灣現在沒有電子書產業,未來才有;那個「未來」,恐怕還是二、三十年後的未來。準不準,兩年後就可以知道;因為如果這兩年內都沒有人要買電子書的話,又何必奢望說二○二○、三○年大家都上網刷卡下載電子書來閱讀?

很簡單:電子書要能夠變成一個產業,先決要件就是要有讀者、要有閱讀的市場。但台灣的閱讀市場本來就已經比較小了,再加上電子書的閱讀市場必定會小於原有的閱讀市場,所以電子書在台灣一定發展不起來。

美國有史蒂芬˙金 (Stephen King)、丹˙布朗 (Dan Brown) 這種「大規模狂掃市場」的作者,台灣沒有。美國有 Google Editions 開始讓人上網付費將已掃瞄的絕版書籍再列印、裝訂成書購買回家,證明到最後還是有人比較習慣用手拿書閱讀──否則,為什麼人人不都閱讀電子書就好了呢?

說再多道理,若違背「電子書在台灣一定發展不起來」,就一定不是真道理。當然這裡面已包含我個人的判斷,並非絕對是真理。但是,我要強調的其實是:如果沒看清楚台灣的閱讀條件、閱讀市場的條件,就會誤判說電子書在台灣大有可為。

我自己知道 Google Livres 上頭有一些已被掃瞄的絕版書──例如康德的某一本書的法譯本──,但我實在沒耐心看完一頁或兩頁。就算台灣已經開始發展電子書,對不起,我一定不會購買電子書。我寧願花錢購買口袋書,也不願意浪費錢購買電子書。

對了,有些電子書倒是可以購買:如果你預期那一本電子書會是一本爛書的話。看完,消失在硬碟中、或永遠地不見了,心裡也不會覺得痛。

日記 le jeudi 22 avril 2010

史蒂芬˙貝爾封是 les éditions i-Gutenbergi-Gutenberg 出版社)的創辦人,我認為還是有必要摘要地解說一下他的文章〈當電子書跟紙本書一模一樣時,出版社就會變得無用〉。

他說,一旦解除實體(書籍)買賣,兩大環節將受威脅:

第一是發行商,也就是我們台灣所講的大盤商,把實體書籍發送出去的好幾個不同的發行網;

第二是書店,因為買賣電子書不再需要這個實體店面、這個中介地點。史蒂芬˙貝爾封認為,二○一五到二○二○年間,電子書應會佔所有書籍銷售量的百分之十五到百分之二十;他認為這樣的預測、估計相當合理。

但周星星我不忘提醒大家:史蒂芬˙貝爾封所提的,畢竟仍是以西方世界為主,也就是以歐洲、美國加加拿大為主。

他說,(西方世界的)出版業幾乎都還沒有把電子書的版權費算在合約裡面,因此從現在開始的五年內,最有商業潛力的作家都會保留電子書的版權。很簡單,史蒂芬˙貝爾封認為這很合理:如果用滑鼠點一下就能夠購進一本電子書,為什麼作家還要犧牲超過一半以上的利潤?(這指的是:如果作家不自己保留電子書的版權的話,賺最多的其實還是出版社;因此作家為了利益一定會保留電子書的版權。)

基本上,史蒂芬˙貝爾封認為如果電子書跟紙本書的內容是一模一樣的話、都是純文字的話,出版社將變得無用。為什麼無用?周星星我認為或許是因為電子書將可直接由作者銷售/發送給讀者吧。因此,電子書如果要凸顯它的特色的話,就得為電子書增加圖片的、聲音的、影像的、百科全書式的附加內容跟附加價值。

史蒂芬˙貝爾封認為:如果出版社願意為電子書打七五折的折扣的話,消費者將能預見到買一本電子書將比買一本紙本書省下百分之七十五!

只有「增強版」的電子書,其售價才能跟紙本書相同,或甚至是更貴。只有這樣,出版社才算是盡責──做他們的事業、商業。

日記 le samedi 24 avril 2010

「受夠了!受夠了!」每年我都要受好幾次電腦跟網路的罪!不是電腦進不到視窗系統──或未來有一天電腦一定會爛到報銷──,就是數據機爛到爆、連接不上網路,為什麼我們一定要當不能沒有電腦跟不能沒有網路的現代人?我們能不能當一個不必有電腦跟不必有網路的現代人呢?好煩、好煩,還想談電子書哩!

好煩,真的好煩。我只想把電腦關機,靜下心打開一本書來看。但是,難道不要再用網路、電子郵件把某些事聯繫清楚嗎?難道可以根本不用網路來查詢一些資訊嗎?「人」之所以被電腦奴化,就在於電腦的功能/效果比「人」還強。用不著狡辯的事實。

電子書之所以不太可能奴化「人」,就在於電子書無法取代紙本書,電子書不是什麼比「人」還強的工具怪獸。買書的樂趣,只有愛書者能享、懂得享。
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