應這樣比較:《變形金剛》第三集(Transformers : Dark of the Moon, 2011)的法國票房,到八月十六號(禮拜二)為止是 2,620,918 觀影人次──兩百六十二萬觀影人次──;《分居風暴》(Nader and Simin : A Separation, 2011) 到八月二十三號(禮拜二)是 846,315 觀影人次──八十四萬觀影人次!──。讓周星星我作一點算術:

262 : 84 大約是 3.1 : 1 ……《變形金剛》第三集已經在大台北破三億兩千萬,全台大概是六億六千萬以上……《分居風暴》若在大台北破一百萬大概就可以開香檳了,全台大概就是大台北的票房。《變形金剛》第三集比《分居風暴》大約會是:

66000 : 100 大約是 660 : 1 ……夠不夠驚人!!

《分居風暴》法國票房走向:

Semaine du

Entrées

Cumul

8 au 14 juin 2011

151 217

151 217

15 au 21 juin 2011

129 605

280 822

22 au 28 juin 2011

103 291

384 113

29 juin au 5 juillet 2011

91 109

475 222

6 au 12 juillet 2011

74 909

550 131

13 au 19 juillet 2011

81 402

631 533

20 au 26 juillet 2011

73 261

704 794

27 juillet au 2 août 2011

46 387

751 181

3 au 9 août 2011

43 053

794 234

10 au 16 août 2011

30 276

824 510

17 au 23 août 2011

21 805

846 315

 



以下是法國《世界報》專文提到《分居風暴》在法國賣破八十萬觀影人次的現象。能否讓台灣也為《分居風暴》創造出一個奇蹟?

不能批評《變形金剛》第三集嗎?

"Une séparation", succès surprise du cinéma iranien
Le Monde | 18.08.11 | 15h53 • Mis à jour le 22.08.11 | 16h30

Sorti sur les écrans le 8 juin, Une séparation, de l'Iranien Asghar Farhadi, est la surprise cinématographique de l'été. En dépassant la barre des 800 000 entrées en France, et en entamant sa douzième semaine d'exploitation, le film est un succès autant énorme qu'inattendu. D'autres cinéastes iraniens, Abbas Kiarostami, Jafar Panahi ou Mohsen Makhmalbaf, souvent récompensés dans les festivals, sans doute plus connus que Farhadi, atteignent rarement les 150 000 entrées. Et ce n'est pas fini pour Une séparation.

Les salles ne désemplissent pas, au point que le million d'entrées devrait être dépassé début septembre. Surfant sur cette vague, les deux précédents films de Farhadi, La Fête du feu (2006) et A propos d'Elly (2009) sont ressortis en salles il y a quelques jours.

Une séparation est né sous une bonne étoile. Lors de sa présentation au Festival de Berlin, en février, outre un accueil enthousiaste du public et de la critique, le film a tout raflé ou presque : Ours d'or du meilleur film et deux prix d'interprétation décernés collectivement aux acteurs et actrices.

Mais un film iranien de deux heures, en vo uniquement, sans acteurs connus, peu spectaculaire, venant d'un pays dont le régime actuel ne fait pas rêver le public occidental, ne pouvait que rentrer dans le rang et rester sous la bannière "art et essai". Ainsi, au début, il n'est sorti en juin que sur 105 copies. Une presse unanime et, surtout, un bouche-à-oreille dithyrambique ont fait leur effet. Alors que nombre de "petits" films sont éjectés des écrans au bout de deux ou quatre semaines, Une séparation voit son nombre de salles grimper à 250. Le phénomène est rarissime, surtout pour un film comme celui-là. "Jamais un film iranien, en v.o. qui plus est, n'aura connu un tel engouement en France", confirme Alexandre Mallet-Guy, de Memento Films, qui distribue Une séparation en France.

Après la France, le film va sortir dans presque tous les pays d'Europe. En Belgique, il a déjà réuni 30 000 spectateurs sur seulement neuf copies. Au Royaume-Uni, programmé sur 26 écrans, il a dépassé les 60 000 entrées. En Allemagne, il a été acclamé par 100 000 spectateurs en moins d'un mois sur 55 copies... Au total, le film est projeté dans plus de 70 pays. Sony, qui sortira le film en fin d'année aux Etats-Unis, rêve d'une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger.

Pourquoi un tel succès ? Parce que le film est très bon, très émouvant aussi - il suffit de lire les réactions d'internautes sur le site AlloCiné. Film ambitieux, Une séparation est également très accessible. "La clé tient à ce qu'il réussit la synthèse entre film d'auteur et film populaire", disent nombre d'observateurs. Pendant deux heures, le spectateur est tenu par le suspens, où se mêlent étude sociologique, mélodrame familial et enquête policière. Si le réalisateur pose un regard affûté sur la société iranienne, sa critique sociale s'exerce en filigrane, au coeur d'intrigues haletantes et de récits à tiroirs. "On est en apnée durant ce film, l'impact physique qu'il a sur les spectateurs est très intense", remarque Stéphane Goudet, directeur du cinéma Le Méliès, à Montreuil, également critique et universitaire.

De plus, le film séduit autant en Iran qu'en France, parce que le réalisateur décrit "des situations humaines et universelles, dont la portée émotionnelle et morale traverse les frontières", souligne Alexandre Mallet-Guy.

Ce triomphe ne signifie pas que le cinéma iranien va attirer un champ plus large de spectateurs. D'autant que la question politique et la censure pèsent lourd sur la tête des cinéastes. Les Chats persans de Bahman Ghobadi, présenté à Cannes en 2009, a réalisé 234 000 entrées, mais il a été tourné clandestinement. Son réalisateur a été emprisonné et n'a plus le droit de tourner dans son pays. Jafar Panahi, choisi pour le jury cannois en 2010, n'a pu se présenter, étant retenu prisonnier à Téhéran.

Les seuls films que le gouvernement iranien tolère, voire soutient, sont des divertissements ou des films qui reflètent de manière "exemplaire la société idéalement islamique à laquelle le régime prétend aboutir", écrit la chercheuse Agnès Devictor, dans un essai sur le cinéma iranien. Stéphane Goudet rappelle que "nous n'apercevons souvent que le meilleur d'un cinéma qui produit une centaine de films par an, formatés pour la plupart pour échapper à la censure ". Asghar Farhadi, lui, est assez subtil pour passer entre les gouttes tout en faisant les films qu'il a envie de faire.
Sophie Walon
Article paru dans l'édition du 19.08.11

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