比利時在去年 6 13 日的大選中無政黨過半,虛位元首亞伯特國王指派連續多位特使斡旋兩派組成聯合政府,但始終徒勞無功,擁有 600 萬人口的荷語系和 400 萬法語系人口的領袖硬是不肯妥協。

在上個月打破荷蘭 1977 年寫下的西歐國家 215 天無政府紀錄後,比利時(二○一一年二月)17 日超越伊拉克去年保持的 248 天無政府紀錄,成為全球時間最久無政府國家。不過,伊拉克在達成政治協議後仍拖了四十天才組成政府,比利時的僵局想要解決也遙遙無期。

一向嚴肅的「標準報」也忍不住在頭版打出「終於!我們也是世界冠軍」的斗大標題,來嘲諷時局。

議員呼籲響應  「沒政府就不行房」

比利時青年上個月底在網路串連發動名為「恥辱」的大遊行,另外有人發起蓄鬍至新政府成立,更有女性國會議員Marleen Temmerman呼籲婦女同胞,共同響應「沒政府就不行房」的號召,替新政府催生。

(二月)17 日進行的「薯條革命」遊行有數千人參加,看守政府總理李特梅表示,這項紀錄對比利時的國家形象有不良影響。





在荷語地區城市根特 (Ghent),主辦單位號召 249 人在攝氏六度的低溫中裸體,結果只有十多名青年響應脫衣行動。一名二十歲的歷史系學生說:「我決定脫衣,以喚起政治人物的行動。」其他青年也表示對僵局真的「受夠了」,許多參與遊行的人高舉著「團結」、「荷語、法語一家親」的標語。

比利時秩序與機能  正常運作

雖然政治人物的表現讓民眾感到失望,由於看守政府表現稱職,比利時社會秩序與機能仍維持正常運作,大眾交通系統、警政保安措施依然井然有序。

亞伯特國王已責成看守財政部長在 3 1 日以前回報斡旋兩派人馬的情況,務必讓雙方坐談判桌;但哈佛大學學者努金 (Robert Mnookin) 認為,比利時可能必須請來國際知名人士居中調停。

2011/02/18 聯合晚報】


Une grève du sexe pour en finir avec


la crise politique belge ?
靠性愛罷工來解決比利時的政治僵局?
Le Monde pour Le Monde.fr | 08.02.11 | 17h41  •  Mis à jour le 08.02.11 | 18h09

Bruxelles, Correspondant -
Sortie de l'anonymat dans lequel la maintenait sa fonction peu exposée étant donné l'interminable crise politique, la sénatrice flamande Marleen Temmerman propose aux femmes de son pays une grève du sexe. Afin, suggère l'élue – par ailleurs gynécologue – de faire pression sur ceux qui tentent de former un gouvernement fédéral.

Premières concernées, les femmes des négociateurs plongés depuis quelque 240 jours dans des discussions apparemment sans issue, sont donc invitées à décréter l'abstinence. On suppose qu'il en va de même pour les maris de trois responsables féminines qui participent aux débats, à savoir les vice-premières ministres sortantes, Laurette Onkelinx (PS) et Joëlle Milquet (centriste), ou la présidente du parti de Mme Temmerman, Caroline Gennez.

DES COMMENTAIRES PAS TENDRES

Plus d'ébats si pas de vrais débats ? La sénatrice socialiste veut, dit-elle, s'inspirer de l'exemple du Kenya où des femmes, lasses de voir s'éterniser une crise politique, avaient lancé le mot d'ordre "No sex, no governement". Un mois plus tard, l'affaire était réglée.

La version belge de l'action "revient à se demander ce que l'on peut encore faire pour que les choses bougent enfin", a expliqué Mme Temmerman. "Avec humour", souligne-t-elle, pour ceux qui n'auraient pas compris. L'appel est lancé au moment où un nouveau médiateur désigné par le roi Albert II tente depuis quelques jours de forcer un compromis institutionnel.

Les chances d'aboutir de Didier Reynders, ministre des finances sortant et président du parti Mouvement réformateur (libéral), sont toutefois jugées faibles étant donné la multiplication des exclusives que formulent les partis. L'hypothèse est, désormais, que les Belges seront rappelés aux urnes au printemps.

Agissant, dit-elle, "par frustration", Mme Temmerman explique qu'elle s'est lancée dans la politique pour faire avancer la société dans les domaines de la santé et de la bioéthique. Or, sans gouvernement, "il est impossible d'agir". Les commentaires sur son initiative ne sont toutefois pas tendres.

"Un peu risible", juge, dans le journal Le Soir, le politologue Pascal Delwit, admettant cependant que personne ne voit plus comment sortir du bourbier actuel, d'où la multiplication d'initiatives farfelues.

Il y a peu de temps, l'acteur Benoît Poelvoorde a proposé à tous les hommes belges de laisser se pousser la barbe. Et un groupe d'internautes projette une grande fête populaire à Gand lorsque la Belgique aura battu – à la fin mars – le record mondial de la crise la plus longue…

Le commentateur du plus grand quotidien du pays, Het Laatste Nieuws, se lamentait mardi matin : "Si les politiques eux-mêmes n'arrivent plus à se hisser au-dessus d'un comédie pubertaire sur Nickelodeon, le pays est en grand danger", écrivait Luc Van Der Kelen. Mais des groupes féministes critiquent, eux aussi, Mme Temmerman : "Elle aurait mieux fait de proposer une grève de la vaisselle", souligne la responsable de l'un d'entre eux.
Jean-Pierre Stroobants

薯條革命

Un record irakien battu par la Belgique
Le Monde | 16.02.11 | 14h59  •  Mis à jour le 16.02.11 | 14h59

Bruxelles Bureau européen -
En Belgique, tout finit par de l'humour et s'il finit par sombrer, le royaume espère au moins que ce sera dans une partie de rigolade. Certains citoyens, passés du désintérêt à la colère, puis de la colère à l'ironie, paraissent en tout cas pressés de fêter le record mondial de la plus longue crise gouvernementale : on l'annonçait pour la fin mars, et le voilà qui pointe dès jeudi 17 février.

Ce jour-là, des Belges d'un peu partout promettent de déclencher leur "révolution des frites". Ils danseront à Anvers, se déshabilleront à Gand, manifesteront à Bruxelles et organiseront un "flash mob" à Liège. A Louvain, des cornets de frites seront distribués gratuitement.

Les organisateurs ont tranché : le record établi par l'Irak en 2010 était bien de 249 jours, et non 289 comme on l'avait écrit un peu partout. Question de point de vue : après avoir voté en mars 2010, sunnites, chiites et Kurdes annonçaient, huit mois plus tard environ, un accord sur le partage du pouvoir. Mais il fallut quarante jours supplémentaires pour qu'une coalition se mette en place à Bagdad. Trop avides de s'amuser et de dire leur ras-le-bol, les activistes belges ont convaincu les médias : eux aussi estiment que le record sera battu dès jeudi et ont annoncé des émissions et des cahiers spéciaux. Quitte, ironisent certains d'entre eux, à recommencer dans quarante jours si le succès de l'opération est au rendez-vous.

D'accord sur rien

Ils sont, en effet, très rares, les observateurs qui pensent que, même avec quarante jours de plus, le pays a une chance de trouver une issue à la crise née du scrutin du 13 juin 2010. Depuis, personne n'a trouvé de solution au désaccord entre partis néerlandophones et francophones. En réalité, la négociation pour la formation d'un gouvernement n'a même jamais débuté puisque les missions confirmées à divers informateurs, médiateurs ou conciliateurs ont, à chaque fois, buté sur le thème des réformes institutionnelles. Notes, contre-notes et rapports divers n'y ont rien fait : les deux grandes communautés ne sont d'accord sur rien.

Didier Reynders, le dernier responsable désigné pour tenter de rapprocher les points de vue, a surpris, il y a quelques jours, en affirmant qu'il avait perçu, dans différentes formations, une volonté de dialoguer. Contrairement au ministre des finances sortant, de nombreux observateurs en sont à considérer que de nouvelles élections seront inévitables... et qu'elles ne serviront qu'à cristalliser les points de vue. La Flandre devrait plébisciter plus encore le courant indépendantiste de droite, tandis que la Wallonie conforterait un peu plus le puissant Parti socialiste.

Grève du rasage promue par l'acteur Benoît Poelvoorde, grève du sexe inventée par une sénatrice flamande, manifestation sur le thème de la "honte" : rien n'y fait et il ne reste plus aux Belges qu'à rire (jaune ?) pour tenter d'impressionner leurs élus.
Jean-Pierre Stroobants
Article paru dans l'édition du 17.02.11

薯條革命





Des milliers de Belges font leur


"révolution de la frite"
數千位比利時人發動他們的薯條革命!
Le Monde pour Le Monde.fr | 17.02.11 | 17h04  •  Mis à jour le 17.02.11 | 17h07

Bruxelles, correspondant -
A Bruxelles et dans plusieurs villes de Flandre et de Wallonie, des milliers de Belges, des jeunes en grande majorité, ont commencé, jeudi après-midi, des actions ludiques regroupées sous le label de "révolution de la frite". Un mouvement "positif", selon les organisateurs issus des deux grandes communautés nationales, mais critique à l'égard du monde politique, dont l'incapacité à conclure un accord institutionnel a permis au royaume de battre le record mondial de la plus longue crise gouvernementale : il y aura 250 jours vendredi que le pays est privé d'un gouvernement fédéral de plein exercice.

Danses, distribution de cornets de frites à la mayonnaise, "flash mob" et défilés étaient inscrits au menu de cette journée "historique". Dans la capitale, un petit millier de jeunes se sont rassemblés devant le palais de justice. Leurs slogans étaient différents de ceux aperçus lors de la manifestation "Shame" (Honte), organisée à la fin du mois de janvier et qui avait drainé quelque 35 000 participants.

"AU NOM DE LA FRITE, ARRÊTONS DE NOUS DÉFRITER"

Cette fois, les banderoles ne réclamaient plus seulement la formation d'un gouvernement mais prônaient le maintien d'une sécurité sociale unitaire ou demandaient l'instauration d'une circonscription électorale fédérale, qui permettrait à des francophones de voter pour des candidats néerlandophones, et vice-versa. "Bruxelles, laboratoire de la société de demain", "Scission, pas en notre mon nom", "Au nom de la frite, arrêtons de nous défriter", pouvait-on également lire.

Un jeune chercheur de l'Université libre néerlandophone de Bruxelles, Mick Resmann, portait autour du cou une pancarte avec la mention "Je suis un mauvais Flamand". "Les politiques m'obligent à choisir entre être Flamand et Belge, je veux être les deux", expliquait-il. Déguisé en "casque bleu" des Nations unies, Samuel Lampaert, un jeune réalisateur francophone, détaillait quant à lui son projet de film sur une guerre civile belge qui serait arbitrée par des soldats africains. "Je ne suis ni pro-Flamand, ni pro-Wallon mais contre la bêtise. Certes, personne ici ne veut la guerre, mais j'ai peur qu'une étincelle embrase un jour les esprits", expliquait-il.

Lors de discours prononcés dans les deux langues nationales, les organisateurs ont exprimé le malaise et la colère d'une génération "qui est l'avenir de la Belgique" et qui veut que celle-ci continue à exister.

Dans le cortège, on notait deux ou trois drapeaux aux couleurs nationales. Arborant l'un d'eux, ainsi qu'une perruque noire, jaune et rouge, une habitante d'Ostende défendant le projet d'"alliance belge" expliquait le caractère ludique des initiatives de jeudi de la manière suivante : "On rigole, parce que pleurer demande trop d'efforts."
Jean-Pierre Stroobants

新聞辭典薯條革命Révolution des frites
薯條革命Révolution des frites,這名稱是故意模仿北非的ㄨㄨ革命,主要的單字是薯條 « frite » ,所以也可見到 « Révolution de la frite » 的寫法;但薯條常常是很多條、很多條,所以使用複數者更常見、更合理,如 « Révolution des frites »
par jostar2



Crise belge : M. Reynders, nouveau médiateur désigné par le roi Albert II
Le Monde pour Le Monde.fr | 03.02.11 | 11h28

Bruxelles, Correspondant -
Le roi Albert II a procédé, mercredi 2 février, à la nomination d'une nouvelle personnalité chargée de déminer le terrain institutionnel belge. C'est Didier Reynders, actuel vice-premier ministre et ministre des finances, qui a été chargé d'une mission de deux semaines visant à "vérifier l'existence d'une volonté politique pour parvenir à un accord institutionnel".

Près de huit mois après les élections, c'est la première fois qu'un responsable libéral hérite d'une mission de ce type. M. Reynders est, pour quelques semaines encore, le président du Mouvement réformateur francophone. Son parti et l'Open VLD (libéraux néerlandophones) avaient été écartés des débats parce qu'ils ont perdu les élections de juin 2010 et parce qu'Alexander De Croo, président du parti libéral flamand, a déclenché le scrutin anticipé qui a favorisé, en Flandre, la victoire du courant indépendantiste et républicain.

"Notre pays est dans une situation particulièrement sérieuse", a commenté, mercredi  soir, M. Reynders. Les sept partis impliqués jusqu'ici dans les discussions ont manifesté leur volonté de dialogue mais les pronostics quant aux chances de réussite du responsable libéral sont toutefois négatifs.

ORGANISATION D'UN NOUVEAU SCRUTIN ?

Les observateurs ont, il est vrai, noté les propos récents de celui qui détient sans doute la clé de l'avenir du pays, le leader indépendantiste flamand Bart De Wever. "J'ai encore des idées mais je ne sais pas si [la négociation politique] a encore un sens. Après sept mois, il faut arrêter d'envoyer des gens qui n'ont aucune chance d'aboutir", expliquait le chef de la Nouvelle alliance flamande (NVA) il y a quelques jours.

C'est donc une autre option, celle que tout le monde dit refuser, qui pourrait finir par s'imposer : l'organisation d'un nouveau scrutin. Avec une quasi-certitude à la clé : il ne résoudrait rien au conflit entre Flamands et francophones…

Le côté le plus paradoxal du mélodrame belge est sans doute de voir que le roi des Belges est au cœur de l'action alors qu'il est présumé "muet", sans réelle capacité d'action politique et promis – en théorie toujours – à voir son rôle être fortement réduit à l'avenir tandis que les moyens financiers de ses héritiers seront amputés.

"Muet" ? Les étudiants belges ont tous appris que dans leur pays, le roi "règne mais ne gouverne pas". La Constitution de 1831 a instauré la monarchie comme troisième branche du pouvoir législatif mais lui a fixé des limites inhérentes à un système constitutionnel parlementaire. Le chef de l'Etat exerce, en fait, un "magistère d'influence" : ses seules vraies prérogatives sont "d'être consulté, de stimuler, d'avertir", explique Pierre-Yves Monette, conseiller honoraire du palais de Laeken.

Seul, le roi n'a aucun pouvoir, comme l'énoncent les manuels de droit public. Mais la crise commencée en 2007 et amplifiée par les législatives de 2010 lui permet étrangement de développer une action très personnelle. Les missions qu'il confie à cette occasion ne doivent notamment pas être contresignées par un ministre, comme c'est le cas, en temps normal, pour ses actions et ses discours.

L'ensemble du monde politique – y compris, et cela aussi est étrange, les élus qui prônent la réduction des pouvoirs, voire la disparition, de la monarchie – accepte, du même coup, qu'il joue son rôle de garant de la "loyauté fédérale". Beaucoup de citoyens – les francophones surtout – voient en lui l'un des derniers remparts contre la scission du pays.

Les interventions du roi ne suffiront pas à assurer une solution viable au pays mais Albert II, à la tête de "la seule institution qui n'ait pas failli", comme l'écrit le juriste Philippe Lauvaux, retarde l'autodissolution de l'Etat "explicitement évoquée et souhaitée" par M. De Wever.
Jean-Pierre Stroobants

薯條
革命






arrow
arrow
    全站熱搜

    Tel quel 發表在 痞客邦 留言(0) 人氣()