雖然《在某處》(Somewhere) 拿下 2010 年威尼斯影展金獅獎的榮譽,但很明顯《在某處》已在美國失勢,各大影評人協會或各大重要獎項幾乎都沒有提名它。

《在某處》講由史蒂芬˙多夫 (Stephen Dorff) 所飾演的 Johnny Marco 突然在他所居住的 Château Marmont 旅館(位在洛杉磯)被他的突然冒出來的十一歲的女兒 Cleo(由艾兒˙方寧 (Elle Fanning) 飾演)拜訪的故事。



圖為《在某處》法國版海報:



周星星我當然還沒看過­­《在某處》;不過,從劇情大綱跟預告片來看,這個蘇菲亞˙柯波拉(照片來自《電視全覽》網站)似乎走不出她的小圈圈,也就是說她太著迷於那種大都會的╱或十八世紀的資產階級調調,開始讓不少觀眾生出那種「沒啥特別」的感覺。




以下是法國《世界報》的影評:

Critique
"Somewhere" : Hollywood, capitale du spleen, du toc, du rien
Le Monde | 04.01.11 | 16h15  •  Mis à jour le 04.01.11 | 16h17

Le père, Francis Ford, incarna la fuite en avant opératique du nouvel Hollywood des seventies. Une génération plus tard, Sofia, la fille, joue son prénom sur la partition ténue d'un spleen post-hollywoodien, avec Virgin Suicides (1999), Lost in Translation (2003), Marie-Antoinette (2005).

Il fallait bien un film pour nous raconter comment, chez les Coppola, se transmit le flambeau. Comment la flamme cinématographique familiale passa du feu dévorant l'épopée collective américaine à la mèche vacillante du solipsisme mélancolique en milieu protégé. Ce film existe désormais : il s'appelle Somewhere. Dans l'indéfini de ce "quelque part", quelque chose de cette histoire intime, en même temps que de l'Histoire tout court, transparaît.

Au premier chef, les rapports d'un père et de sa fille à l'ombre d'Hollywood. Pas nommément Francis Ford et Sofia, bien sûr, mais deux personnages qui, par certains aspects, peuvent y faire penser. Lui est acteur, il est beau, il est jeune, il se nomme Johnny Marco. Précisons : plus tout à fait beau, plus tout à fait jeune, mais suffisamment pour faire illusion à tout autre qu'à lui-même.

Gloire éphémère au royaume du rêve industriel, Johnny traverse une crise. Conscience diffuse de la vacuité de son état, beuveries discontinues, sexe velléitaire et triste : on appellera cela une dépression. Le voici réfugié, pour un break salutaire, au mythique Chateau Marmont, hôtel feutré de la cité des Anges, où le tout Hollywood se retrouve entre soi. En matière de retraite, ce sera la première ironie de l'histoire, c'est le degré zéro du dépaysement.

Poules de luxe, starlettes dénudées, mondaines hystériques, agents artistiques débiles et collègues décavés hantent couloirs, salons et ascenseurs. Par ailleurs, le service est convivial et haut de gamme. Encas goûteux et strip-tease de jumelles blondes en jupettes de tennis girls sont livrés sur simple appel dans la suite de Johnny, qui s'endort au milieu des uns et des autres. La pulpeuse naïade de la chambre d'en face se livre, quant à elle, gratuitement. La Ferrari, noire, dort rutilante dans le parking, sauf pour les sorties qui ne mènent nulle part. Une séance photo ridicule en ville, une conférence de presse avec des journalistes ineptes, une séquence de maquillage qui le transforme en momie agrémentent la déconfiture de Johnny. C'est le drame de l'opulence, l'aliénation du happy few : le désir, perpétuellement comblé, se rabougrit.

Un beau matin, entre en scène la fille de l'acteur, fruit d'une mère invisible à l'écran et d'une union qui semble n'avoir jamais existé. Cleo a 11 ans, une douce innocence peinte sur le visage, la maturité et la tristesse d'une enfant à la fois protégée et abandonnée. Pour Johnny, qui la réceptionne à la faveur d'une absence impromptue de sa mère, elle est quasiment une étrangère.

Le film met en scène les quelques jours qu'ils passent ensemble. Dans une oeuvre plus conventionnelle, il aurait fallu ajouter "pour apprendre à mieux se connaître". Dans Somewhere, c'est pour tuer le temps commun qui leur est compté. Jeux vidéo, patins à glace, virée en voiture.

En prime, un Voyage en Italie, façon Sofia Coppola. L'allusion au couple disjoint du film de Roberto Rossellini semblera audacieuse. C'est pourtant de cela dont il s'agit, quand bien même l'humour de la séquence dissipe la note incestueuse. Père et fille partagent la suite d'un palace à la faveur de la remise d'un équivalent du César d'honneur à Johnny. L'Italie y apparaît comme la caricature provinciale d'Hollywood, un sommet de kitsch, de vulgarité et de phallocratie. Le comportement de Johnny, qui invite une vestale locale à partager sa nuit, est à l'unisson. Mais le film, qui se partage entre le regard de la fillette recherchant l'affection de son père et celui de la cinéaste qui les filme, donnera néanmoins, tendrement, à Johnny une chance de se racheter.

Auréolé d'un Lion d'or à la Mostra de Venise en septembre 2010, Somewhere est le film le plus minimaliste de Sofia Coppola, le plus osé aussi, tant pour le sujet que sa forme. Si une lecture autobiographique s'impose, elle n'est pas la seule. Le film est aussi le constat d'un changement d'époque. Dominée par la durée réelle des actions, les plans-séquences, et la succession de temps faibles, son esthétique renvoie aussi bien au Monte Hellman de Macadam à deux voies (la voiture qui tourne sans raison dans le désert) qu'à la Chantal Akerman des Rendez-vous d'Anna (le voyage immobile en hôtel).

Mais ces figures de la radicalité cinématographique des années 1970 ne nourrissent plus, dans Somewhere, la moindre révolte, la moindre inquiétude sociale, le moindre appel à un monde différent. Comme dans chaque film de Sofia Coppola, elles servent tout au plus l'ironie délicate qui vise la déliquescence d'un univers de happy few auquel elle appartient. Ce courage qui l'honore est en même temps une souffrance qui la hante et une fidélité qui l'entrave. Somewhere l'aidera-t-elle à couper enfin le cordon ?

Film américain de Sofia Coppola avec Stephen Dorff, Elle Fanning. (1 h 38.)

Jacques Mandelbaum

L'avis du "Monde"

À VOIR

Tout savoir sur les racines et goûts de Sofia Coppola

Chic, élégant : tel est le hors-série que Trois couleurs, supplément édité par les circuits MK2, consacre à Sofia Coppola, sous le titre de Hollywood Princess (132 p., 6,90 €). Un dossier cerne l'univers de la cinéaste, ses héros languides et ses jeunes filles portées par un désir d'évasion des carcans répressifs. Dans un portfolio, elle commente ses choix esthétiques avec son chef opérateur Harry Savides : l'influence d'Antonioni, de Gus Van Sant, de Chantal Akerman et de Woody Allen, l'impact référentiel d'une photo d'Helmut Newton, d'un maquillage de Twilight, d'un profil à la Mickey Rourke (dans le Rusty James de papa). Les choix sonores de cette adepte d'une musique pour chambres psychées sont recensés : pop, indie rock, rêveuses, hypnagogiques. Ainsi que ses repères, son intérêt pour la mode et le marketing...


Article paru dans l'édition du 05.01.11


551-479 B.C.
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以上是什麼意思?是:孔子是在西元前 551 年生,卒於西元前 479 年,享年七十三歲。記住了嗎?
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