如今,山米˙納瑟黎因爆發在夜店(堂堂巴黎第八區 Kléber 大道)用刀行刺他以前的女朋友的現任男朋友(二○○九年一月八號的事),被關進監獄,同一年(去年)六月二十三號出獄;之前,他早已數度進出監獄(絕大多數案件都是二○○六年五月《光榮歲月》拿到坎城演員獎之後),例如二○○六年十二月因在巴黎西郊用種族主義字眼侮辱警察被判六個月有期徒刑,二○○七年二月中旬在普羅旺斯的艾克斯 (Aix-en-Provence) 暴力攻擊一家舞廳的好幾位工作人員被判三個月有期徒刑;二○○八年十月十四號在巴黎無照駕駛意外地撞飛一位女警,年底被判六個月有期徒刑。這位因《終極殺陣》(Taxi) 系列而走紅的北非裔法國演員,因為一連串的暴力事件,導致他的演藝事業全面中斷(最近才接演電視影集復出)。

不再有問題人物山米˙納瑟黎,改由大喀賈美樂˙德布茲 (Jamel Debbouze) 以及侯胥迪˙翟姆 (Roschdy Zem)、山米˙布瓦吉拉 (Sami Bouajila) 《法外兄弟》飾演三兄弟;貝納˙布朗空 (Bernard Blancan) 也在卡司內。

這三位阿爾及利亞兄弟,一九四五年躲過塞提夫 (Sétif) 的屠殺事件,然後遷居到法國南部定居。三兄弟中,有兩位(應該是賈美樂˙德布茲跟山米˙布瓦吉拉)堅信要為阿爾及利亞獨立奮戰,另一位(應該是侯胥迪˙翟姆)持疑、不太相信阿爾及利亞能夠獨立。《法外兄弟》一路從一九四五年拍到一九六二年阿爾及利亞獨立,主題圍繞在這三兄弟的命運:在法國跟殖民地阿爾及利亞爆發戰爭之際,他們在法國本土展開他們自己的犯罪事業。

關於一九四五年塞提夫 (Sétif)、蓋耳碼 (Guelma)、赫拉塔 (Kherrata) 的屠殺事件,請見法文版維基百科:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacres_de_S%C3%A9tif_et_Guelma

塞提夫 (Sétif) 是阿爾及利亞東北部的城市,一九四五年五月八號為了慶祝比較偏法國的勝利(意思是能降低兩方陣營的敵意,好讓法國的殖民宗主國的地位不至被推翻),舉辦了一場和平遊行;阿爾及利亞的民族主義人士(偏獨立)趁此機會,也參加遊行宣揚愛國主義(意思就是要主張獨立)。結果,一位法國警察開槍把一位身披阿爾及利亞旗幟的年輕男人打死,引爆阿爾及利亞人跟歐洲人之間的武力暴動,直到軍隊介入控制局勢。粗估歐洲人這邊死亡超過一百多人;但阿爾及利亞人這邊,法國官方的統計是一千一百六十五人,由美國設在阿爾及爾 (Alger) 的秘密組織估計有一萬七千人,再到阿爾及利亞政府說有四萬五千人在這一場屠殺事件死亡!經過歷史學家的研究,死亡人數絕對超過八千人,但也很可能會高到四萬五千人──因此絕不可能只有一千多人。

塞提夫屠殺事件,從法國官方只承認一千多人死亡,就可以知道縱使是要再談到這一段歷史,該怎麼詮釋它、用什麼來敘述它,已經變成「爭議」。所以,《法外兄弟》連坎城首映都還沒舉辦過,就已經有無法置信的「爭議」了。

隸屬法國執政黨(右派)人民運動聯盟 (UMP, Union pour un Mouvement Populaire) 的國會議員李歐內˙呂卡 (Lionnel Luca) 大動作抵制《法外兄弟》。最妙的是,不管是最近他老兄連看都沒看過《法外兄弟》就已經先聲奪人,早在去年底他就純粹因為知悉《法外兄弟》的劇本處理塞提夫屠殺事件,已和國防部國家秘書、退伍軍人聯合運作,抗議法國官方/或法國公立單位(例如法國電影中心、法國電視集團)出資製作《法外兄弟》;連帶地抗議坎城影展把《法外兄弟》選進正式競賽。嗚啦啦!「思想檢查」再現江湖囉!

根據法國《世界報》五月五號電子報的一篇文章(很多位作家、文化工作者聯合署名)所提,某些極右派團體已揚言將在坎城影展進行的時刻舉辦抗議活動,企圖干擾坎城影展的進行、抗議放映《法外兄弟》。該片九月才會正式商業放映。

誠如某些歷史學家所言,如果沒有人抗議柯波拉的《現代啟示錄》處理越戰存有「歷史不正確」的地方,又為何嚴厲要求一部電影、一部虛構的劇情作品《法外兄弟》要精準地反映法國(官方)的「歷史正確」?問題再明顯也不過了:身為右派、本來就種族歧視阿爾及利亞的任何人、任何單位都會被阿爾及利亞色彩極為濃厚──哈席德˙布夏黑的《光榮歲月》以法國之名、代表法國參加坎城影展,但這一次《法外兄弟》卻以阿爾及利亞之名參加坎城影展(尤其是因為代表法國的影片已經夠多、夠強)──的《法外兄弟》挑起緊張的神經。

關於《法外兄弟》的爭議,我不想用這一篇網誌把它介紹得太詳細;我會再開一篇網誌好好地談《法外兄弟》的外幕新聞。

愈多爭議才愈能賣。感謝右派!

Point de vue
Le film "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb : les guerres de mémoires sont de retour, par Yasmina Adi, Didier Daeninckx...
LEMONDE.FR | 05.05.10 | 11h56  •  Mis à jour le 05.05.10 | 12h44

Les vérités officielles et les dénonciations de l'"anti-France" qui ont sévi à l'époque des guerres coloniales sont-elles de retour ? Le film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, qui va être présenté au Festival de Cannes et sera sur les écrans en septembre 2010, a déjà donné lieu à de surprenantes réactions, qui ne peuvent rester sans réponse.

Le film raconte les parcours de trois frères, témoins des massacres de Sétif en mai 1945 et qui vivent ensuite en France, où ils seront plongés dans les excroissances en métropole de la guerre d'indépendance algérienne. Symptôme du retour en force de la bonne conscience coloniale dans certains secteurs de la société française, avec la complicité des gouvernants, un député a lancé une campagne contre ce film avant même son achèvement, campagne relayée – ce qui est plus grave – par un secrétaire d'Etat.

A l'automne 2009, fâché de la manière dont le scénario évoquait les massacres de Sétif et l'aide apportée par des Français aux militants indépendantistes algériens, le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, vice-président du conseil général de ce département, a discrètement saisi le secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants Hubert Falco, par ailleurs maire de Toulon. Et dans une lettre à ce dernier du 7 décembre 2009, il dénonçait le concours financier apporté par le Centre national du cinéma (CNC) à ce film qu'il n'avait toujours pas vu : "On peut s'interroger sur cette volonté d'encourager une repentance permanente que le président de la République a plusieurs fois condamnée. A défaut de pouvoir intervenir sur le CNC, je vous saurais gré de bien vouloir veiller à ce que la sortie du film ne puisse être cautionnée par les officiels français."

Précisant le sens de sa démarche, Lionnel Luca a déclaré le 23 avril 2010 à Paris-Match : "J'ai saisi le secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants dès que j'ai eu connaissance du scénario. Celui-ci l'a transmis au service historique du ministère de la Défense (SHD), qui a confirmé que de nombreux faits sont erronés et réinterprétés. Ce que je voulais avant tout, c'est que le film ne soit pas dans la sélection officielle française. Le projet me dérange. Il ne représente pas la France mais l'Algérie, cela me convient." A ses yeux, en somme, le financement de la création devrait dans ce domaine être soumis à un label d'Etat définissant ce qui est ou non "historiquement correct".

Fruit d'une coproduction franco-algéro-tuniso-italo-belge, ce film est d'abord une œuvre libre qui ne saurait se réduire à une nationalité, ni à un message politique et encore moins à une vision officielle de l'histoire. Œuvre d'un cinéaste à la fois français et algérien, son producteur pouvait le présenter à la sélection officielle du Festival de Cannes en tant que film algérien ou film français. Il a choisi la première option (à l'inverse d'Indigènes, présenté comme film français à Cannes et algérien aux Oscars), les films français de qualité étant déjà nombreux à prétendre figurer dans une sélection nécessairement limitée. Et contrairement à ce qu'avance M. Luca, il n'y a rien de choquant à ce que l'essentiel du financement de Hors-la-loi vienne de France (parmi ses financeurs, figurent France 2 et France 3, Canal+, Studio Canal, Kiss Films – la société de Jamel Debbouze –, la région PACA, l'ACSE, Ciné-cinéma et le CNC). L'apport venant d'Algérie ne représente qu'environ 20 % du budget, dont une bonne part en prestations valorisées. Un apport qui, en l'occurrence, n'a été assorti d'aucune pression ni demande particulière.

Dans un courrier adressé le 15 janvier 2010 au député, Hubert Falco a affirmé que son ministère avait en fait saisi dès le 18 juin 2009 – donc avant l'intervention du député – le service historique de la défense "pour analyser le contenu historique du scénario" : "[Le SHD] confirme qu'un certain nombre d'erreurs et d'anachronismes en parsème l'écriture. Ces invraisemblances, parfois grossières, montrent que la rédaction du scénario n'a été précédée d'aucune étude historique sérieuse. Elles ne manqueront pas d'être relevées par les spécialistes lors de la sortie du film en salles. Au vu de ces éléments, et sous réserve que la version définitive du film n'y apporte aucun correctif, il semble difficile que les pouvoirs publics puissent soutenir un film qui livre de notre histoire une version aussi peu crédible. Je veillerai pour ma part, au nom de la défense de la mémoire qui relève de mes attributions, à ne pas cautionner ce film."

En septembre 2009, le général de division Gilles Robert, chef dudit service, avait en effet rendu un avis critique sur le scénario, répondant à la commande officielle. Nos réactions ne portent pas sur le contenu de cet avis, mais sur son principe même. D'ailleurs, ceux d'entre nous qui ont été invités comme historiens à voir le film ont aussi des réserves précises sur certaines de ses évocations du contexte historique de la période. Mais le travail d'un réalisateur n'est pas celui d'un historien et n'a pas à être jugé par l'etat. Personne n'a demandé à Francis Ford Coppola de raconter dans Apocalypse Now la guerre du Vietnam avec une précision "historique".

L'évocation d'une page d'histoire tragique peut aussi bien passer par la fiction, avec ses inévitables raccourcis, que par les indispensables travaux des historiens.

Dans le cas du film de Bouchareb, le problème de fond est ailleurs : des pressions ont été exercées sur les chaînes de France Télévisions pour ne pas coproduire le film et sur les responsables de la sélection officielle du Festival de Cannes pour qu'il ne soit pas sélectionné. Tandis que le producteur a été l'objet de demandes inhabituelles venant de la présidence de la République et du secrétariat d'Etat à la défense et aux anciens combattants pour visionner – dans quel but ? – le film avant la date de sa présentation officielle aux jurés et au public du Festival de Cannes.

En même temps, des associations extrémistes appellent à perturber le Festival en protestation contre la sélection de ce film. Et la réaction de M. Luca – rejoint le 29 avril par le député UMP de Béziers Elie Aboud, président du groupe parlementaire d'études sur les rapatriés, qui n'admet pas  "qu'on utilise de l'argent public pour insulter la République" – est révélatrice : des milieux nostalgiques de la colonisation continuent de chercher à faire obstacle à la liberté de la création et à la nécessaire reconnaissance du passé colonial de la France. Ces députés déclarent espérer que la "Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie", prévue par l'article 3 de la loi du 23 février 2005, qui présentait comme positive l'"œuvre de la France outre-mer", sera rapidement mise en place, "afin de mieux approcher la vérité". Le pire est à craindre quand le pouvoir politique veut écrire l'histoire que nos concitoyens iront voir demain sur nos écrans.

Signataires : Yasmina Adi (réalisatrice), Didier Daeninckx (écrivain), François Gèze (éditeur), Guy Seligman (président de la SCAM) et Pascal Blanchard, Mohammed Harbi, Gilles Manceron, Gilbert Meynier, Gérard Noiriel, Jean-Pierre Peyroulou, Benjamin Stora, Sylvie Thénault (historiens).

Hors-la-loi avant Cannes ?
Le député UMP Lionnel Luca accuse le film de Rachid Bouchareb de négationnisme sur les événements d'Algérie. Pascal Blanchard, historien, lui répond.

C'est un sport bien français que de lancer des polémiques sur des films sans les avoir vus. Après Indigènes (2006), qui avait fait couler beaucoup d'encre au Festival de Cannes, voici Hors-la-loi (sortie le 22 septembre), sélectionné à son tour en compétition, du même Rachid Bouchareb, avec Roschdy Zem, Jamel Debbouze et Sami Bouajila. Ou l'histoire de trois frères réchappés du massacre de Sétif et leur ascension criminelle en France sur fond de guerre d'Algérie.

Sans avoir vu le film, le député UMP Lionnel Luca (Alpes-Maritimes) dénonce une "falsification" historique, le taxe de "négationniste" et s'étonne que sa production ait pu bénéficier d'aides publiques. Il n'a pas hésité à alerter le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants, Hubert Falco, qui a alors demandé son expertise au service historique de la Défense. Le rapport a confirmé que le scénario contenait "erreurs et anachronismes". Une analyse réalisée d'après une des premières versions du script. En embuscade, un comité proche de l'extrême droite prévoit d'organiser des manifestations à Cannes. Du côté du cinéaste Rachid Bouchareb, on répond: "Ces gens n'ont pas vu le film. Seuls quelques historiens ont été conviés à une projection." Pascal Blanchard en faisait partie.

Se trouve-t-on face à une mauvaise polémique?
Lionnel Luca n'est pas n'importe quel député. Il a une histoire personnelle liée à l'Algérie. Il s'investit dans une guerre de mémoire depuis une dizaine d'années. Car il doit créer en juin avec Hubert Falco une fondation pour la guerre d'Algérie décriée par les historiens!

Dans le film y a-t-il matière à critique historique?
Pas plus que si on me demandait de voir si Coppola est précis sur la guerre du Vietnam dans Apocalypse Now ! Donc, en tant qu'historien, je peux avoir quelques réserves parce que c'est mon métier. Le réalisateur, lui, montre en quelques minutes quinze jours de massacre et ne prétend pas refléter l'exacte réalité. Il n'y a ni tromperie ni mensonge. Hors-la-loi est une oeuvre de fiction, pas un documentaire. D'ailleurs, Rachid Bouchareb en a produit un sur le même sujet, nourri de témoignages, qui sera diffusé par France Télévisions en septembre. Je peux vous assurer qu'il n'a pas trahi l'Histoire. Lionnel Luca aurait aussi pu se demander pourquoi on ne voit pas les canonnières françaises bombarder les populations civiles et jeter les victimes dans des puits, recouvertes de chaux, avant l'arrivée d'une mission d'enquête envoyée par de Gaulle. Bouchareb a ouvert la boîte de Pandore.

On serait face à une manipulation?
Que doit-on penser en effet quand quelqu'un dénonce une oeuvre sans l'avoir vue, l'accuse de tous les maux, veut la faire interdire en la rendant illégitime? On est dans la censure! Je me demande pourquoi, depuis plusieurs jours, Frédéric Mitterrand, notre ministre de la Culture, lui-même réalisateur, homme de création et de liberté, n'a pas dit un mot. Le rapport du service historique de la Défense est instrumentalisé. On verra à Cannes que Hors-la-loi est un film important. Il va étonner les jeunes générations. Il dérange certains mais ne plaira pas non plus au régime algérien.

* Ruptures post-coloniales, ouvrage collectif, La Découverte, à paraître le 25 mai.

Danielle Attali - Le Journal du Dimanche

Dimanche 02 Mai 2010

"A Cannes, chacun jugera"

Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, réagit à la polémique.

"La liberté d'expression est là pour que ceux qui s'opposent à Hors-la-loi, qui représente l'Algérie, puissent s'exprimer. Pour l'instant, la controverse s'appuie sur différentes versions du scénario, et pas sur le long-métrage. A Cannes, et lors de la sortie, chacun jugera le produit fini. Le cinéma ne doit pas servir d'otage ou de prétexte à polémique sur les épisodes de l'Histoire qui font encore débat. Le Festival de Cannes reste dans sa mission, qui consiste à sélectionner des oeuvres du monde entier (l'art n'est pas fait seulement de comédies ou d'histoires d'amour !), mais ne souhaite pas non plus exacerber la discussion, qui doit se dérouler le plus sereinement possible, plusieurs décennies après les faits, même si l'on sait que des blessures parfois vives demeurent de chaque côté. Dans les films américains en sélectionofficielle, deux portent sur la crise financière, un sur la prolifération nucléaire et un sur la guerre en Irak: les Etats-Unis, comme l'Italie d'ailleurs, restent très réactifs sur leur actualité ou leur passé récent, alors que la France continue d'avoirdu mal à faire face à certains événements de sa propre histoire."

Propos recueillis par Stéphanie Belpêche

Allez !
回到二○一○年坎城影展專題首頁 http://blog.yam.com/jostar2/article/25003900 
arrow
arrow
    全站熱搜

    Tel quel 發表在 痞客邦 留言(0) 人氣()