由伊莉莎白˙胡迪內斯寇
(Elisabeth Roudinesco) 所寫的書評清楚易瞭。米歇˙傅柯 (Michel Foucault) 的法蘭西學苑課程講稿仍由丹尼爾˙德菲禾 (Daniel Defert) 編輯;然後《世界報》(Le Monde) 還有專訪他。

"Leçons sur la volonté de savoir. Cours au Collège de France, 1970-1971", de Michel Foucault : Michel Foucault en toute liberté
LE MONDE DES LIVRES | 10.02.11 | 11h07  •  Mis à jour le 10.02.11 | 11h07
Alors que paraissent ses premiers cours au Collège de France, plusieurs ouvrages permettent de réévaluer le legs de celui qui est aujourd'hui le philosophe le plus lu et le plus commenté de la deuxième moitié du XXe siècle. L'occasion pour son compagnon Daniel Defert de rappeler que "les pistes qu'il explorait étaient interprétables selon des idéologies conflictuelles" et qu'aucune lecture univoque ne saurait épuiser la richesse d'une telle oeuvre.

Considéré comme un extrémiste pour sa défense des minorités et des exclus, attaqué par les historiens qui le jugeaient trop philosophe et par les philosophes qui le trouvaient trop historien, accusé d'avoir soutenu la révolution islamique en Iran en 1979, voué aux gémonies par des puritains fous qui virent en lui un assassin transmettant le sida,
Michel Foucault est aujourd'hui, plus de vingt-cinq ans après sa mort, le penseur de la deuxième moitié du XXe siècle le plus lu et le plus commenté dans le monde, autant par les spécialistes des études culturelles et les tenants du libéralisme que par les post-marxistes et les théoriciens de la littérature, de l'art et de l'histoire des sciences. Aucune lecture univoque ne saurait épuiser la richesse d'une telle oeuvre.

Proche de la deuxième gauche, Foucault a laissé un immense héritage conceptuel, permettant une nouvelle approche universelle de la sexualité, de la folie, de la médecine, de la psychopathologie, de la philosophie et des grands savoirs institués : science, économie, politique, droit. Il est mort trop tôt pour avoir le temps d'aborder tous les thèmes qui le hantaient. Du coup, le rassemblement des textes et entretiens (Dits et écrits, Gallimard, 1994) et l'établissement des cours qu'il donna au Collège de France, de 1970 à 1984, qui s'ajoutent à des ouvrages classiques somptueusement écrits, n'en sont que plus fascinants : on y trouve pêle-mêle toutes les formes d'une pensée en perpétuelle effervescence.

En 1970-1971, pour la première année de son cours au Collège de France - ces Leçons sur la volonté de savoir qui paraissent aujourd'hui et annoncent l'ensemble à venir -, Foucault décide de montrer, à travers un commentaire des grands textes de la Grèce ancienne (Hésiode, Aristote, Homère, Sophocle, les Sophistes), éclairés par Kant, Spinoza et Nietzsche, comment chaque époque produit des discours visant à départager le vrai et le faux, le juste et l'injuste, le pur et l'impur. En un mot, il s'agit pour lui de mettre en évidence comment, derrière l'ordre apparent des mots et des choses, se constituent des énoncés transgressifs : désordres, rituels, césures, failles.

Ainsi s'affrontent sans cesse plusieurs types de savoirs, entre volonté de souveraineté et désir de vérité : haute autorité monarchique de l'Un, d'une part, disparité engendrée par la négation de toute unité, de l'autre.

Au coeur de ces Leçons, Foucault consacre un chapitre entier à la pièce de Sophocle, Œdipe roi, qui témoigne, selon lui, et de façon emblématique, d'un moment originel d'affrontement, pour la pensée occidentale, de tous les types de savoirs. Il donnera six variantes de ce commentaire, après la conférence du 12 mars 1971, "Le savoir d'Œdipe", ajoutée ici par l'éditeur dans ce volume programmatique.

Pour éviter que ne se réalise l'oracle d'Apollon, qui lui avait prédit qu'il serait tué par son fils, Laïos, époux de Jocaste et descendant de la famille des Labdacides, remet son nouveau-né à un serviteur après lui avoir percé les pieds. Au lieu de le conduire au mont Cithéron, celui-ci le confie à un berger qui le donne à Polybe, roi de Corinthe sans descendance. Parvenu à l'âge adulte, Œdipe, croyant fuir l'oracle, se rend à Thèbes. Sur le chemin, il croise Laïos et le tue au cours d'une rixe. Il résout l'énigme de la Sphinge puis épouse Jocaste qu'il n'aime ni ne désire et dont il aura quatre enfants. Quand la peste s'abat sur la cité, il enquête pour savoir la vérité que Tirésias, le devin aveugle, connaît. Un messager, l'ancien serviteur, lui annonce la mort de Polybe mais lui raconte aussi comment il l'a recueilli autrefois des mains du berger. Jocaste se pend et Œdipe se crève les yeux.

Pour les Grecs, Œdipe est un héros tragique atteint de démesure. Il se croit puissant par son savoir et sa sagesse mais il est contraint de se découvrir autre que lui-même, une souillure qui trouble l'ordre des générations, un "boiteux", fils et époux de sa mère, père et frère de ses enfants, assassin de son géniteur.

Lorsque Freud s'empare de cette affaire en 1896, il détourne la signification grecque de la tragédie pour faire d'Œdipe un héros coupable de désirer inconsciemment sa mère au point de vouloir tuer son père, liant ainsi la psychanalyse au destin de la famille bourgeoise moderne : destitution du père par les fils, volonté d'une fusion avec la mère, comme figure première de tous les attachements affectifs.

Critiquant cette réinvention freudienne, Foucault affirme que la tragédie oedipienne met en scène l'affrontement entre différents types de savoirs : procédure judiciaire de l'enquête, loi divinatoire, souveraineté transgressive, savoir des hommes d'en-bas (le messager, le berger), connaissance vraie du devin. Et il en tire la conclusion qu'il s'agit là d'un schème fondateur : tout savoir unificateur peut être battu en brèche par le savoir d'un peuple et par celui du sage (Tirésias). En devenant impur, Œdipe perd le savoir sur la vérité, il ne peut plus gouverner : "Œdipe ne raconte pas la vérité de nos instincts et de notre désir, affirme Foucault, mais un système de contrainte auquel obéit, depuis la Grèce, le discours de vérité dans les société occidentales."

On voit donc ici de quelle manière Foucault se confronte au discours psychanalytique, dont il fait un moment de la constitution d'un nouveau savoir sur l'homme. Et c'est pourquoi, en 1976, dans La Volonté de savoir, premier volume d'une Histoire de la sexualité, dont le titre est emprunté à ce premier cours, il transformera Freud en une sorte d'Œdipe réinstituant le pouvoir symbolique d'une souveraineté perdue (la loi du père) mais affrontant la montée en puissance des trois figures rebelles de la femme hystérique, de l'enfant masturbateur et de l'homosexuel. Manière de penser les fondements d'une histoire de la psychanalyse.

Mais, au-delà de cette confrontation, ce superbe commentaire d'Œdipe traduit la conception politique de Foucault. Loin de tout anti-humanisme - terme dont il avait horreur -, il fait de la liaison entre le savoir du sage et celui de la société civile la condition de l'émergence d'un véritable discours démocratique capable de renverser les souverainetés archaïques.

L'établissement du cours par Daniel Defert à partir de notes manuscrites, sa présentation, la bibliographie et les index - dont un des termes grecs - sont parfaits. Voilà donc une belle restitution de la parole foucaldienne, à travers laquelle on a l'impression d'entendre la voix métallique du philosophe s'adressant à la foule de ses auditeurs, sans le moindre effet oratoire, avec parfois ses deux mains posées le long de son visage.

LEÇONS SUR LA VOLONTÉ DE SAVOIR. COURS AU COLLÈGE DE FRANCE, 1970-1971, suivi de "Le savoir d'Œdipe" de Michel Foucault. Edition établie sous la direction de François Ewald, Alexandro Fontana et Daniel Defert. Gallimard/Seuil, "Hautes études", 318 p., 23 €.
Un Cahier de L'Herne consacré à Michel Foucault paraîtra le 2 mars.
Elisabeth Roudinesco

《世界報》米歇˙傅柯 (Michel Foucault)

Une édition posthume fidèle à la pensée de l'auteur
LE MONDE DES LIVRES | 10.02.11 | 10h59  •  Mis à jour le 10.02.11 | 10h59

A l'exception de l'année 1977, Michel Foucault a enseigné au Collège de France de décembre 1970 à juin 1984, dans le cadre d'une chaire créée pour lui sous le titre "Histoire des systèmes de pensée". Bien qu'il eût affirmé avant sa mort qu'il refusait toute publication posthume, ses héritiers, face à la demande du public et pour éviter tout piratage, ont décidé d'établir une transcription à partir des notes manuscrites et des enregistrements disponibles, avec bibliographie, présentation et documents annexes, et de confier la responsabilité de chaque livraison à des auteurs différents. Parmi eux, outre Daniel Defert et Alessandro Fontana, on trouve Mauro Bertani, Frédéric Gros, Jacques Lagrange, Michel Senellart. Depuis 1997, neuf volumes ont été publiés sur un total de treize. Quatre volumes sont en préparation - Théories et institutions pénales, Du gouvernement des vivants, Subjectivité et vérité -, ce qui signifie que l'ensemble devrait être achevé vers 2016.

L'édition de cette oeuvre posthume est particulièrement réussie. Cela tient à la personnalité de Daniel Defert, compagnon de Foucault et légataire de ses manuscrits. Avec le soutien de la famille du philosophe, il a eu le souci de favoriser un travail d'équipe, de laisser se créer un Centre d'études à la bibliothèque du Saulchoir - lequel est financé par les droits d'auteur reversés par la famille -, et enfin de valoriser les archives en collaboration avec l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (IMEC), afin de les rendre accessibles aux chercheurs du monde entier. Foucault récusait la notion d'auteur : son légataire l'a suivi en étant fidèle à sa pensée et infidèle à son refus d'une oeuvre posthume.

Elisabeth Roudinesco

《世界報》米歇˙傅柯 (Michel Foucault)

"L'oralité est un lieu de corrections instantanées, mais Foucault écrivait tous ses cours"
LE MONDE DES LIVRES | 10.02.11 | 10h59
Daniel Defert a été maître de conférence en sociologie à l'université Paris-VIII et a fondé en 1984 la première association française de lutte contre le sida, Aides. Compagnon de Michel Foucault, il dirige l'édition de ses cours. Entretien.

Pourquoi publier les cours de Michel Foucault, pourtant si réticent à l'idée de la publication posthume de ses oeuvres ?

Il a toujours dit qu'il ne voulait pas d'un sort à la Kafka - et qu'il refusait que l'on publie d'autres livres de lui après sa mort. Mais, en l'occurrence, il ne s'agit pas ici de manuscrits inachevés. Ce sont des cours, dont Foucault a toujours accepté l'enregistrement. Nous sommes donc partis du principe que ce qui avait été public n'était pas posthume au sens propre. C'est une ambiguïté dont je n'avais jamais discuté avec lui. Mais il commençait à se publier des éditions pirates, et il fallait réagir. L'une d'elles, italienne, comportait des erreurs. Une autre était annoncée au Brésil, et une autre encore à Hongkong. Dès le début s'est imposé le non-respect de l'ordre chronologique de ces cours. Nous ne disposions pas de tous les enregistrements et nous ne voulions pas partir des notes de ses auditeurs : Foucault s'en méfiait beaucoup.

Le cours qui paraît aujourd'hui est le premier que Foucault donna au Collège de France : malgré l'oralité, la précision de la pensée est remarquable.

L'oralité est un lieu de corrections instantanées, mais Foucault écrivait tous ses cours, même si c'était un peu moins le cas à la fin. Il avait un tel entraînement... Il y avait chez lui une telle immédiateté entre l'oralité et l'écriture. Le style de ce cours, néanmoins, est un peu différent. Il s'agit du premier qu'il donne au Collège de France et il part du principe qu'il va s'adresser à des spécialistes. Cela explique le grand nombre de références implicites dans ce texte, ou encore les formules grecques en pagaille. Mais, dès le début, c'est une cohue de publics divers : il faut ouvrir et sonoriser deux salles pour les accueillir ! Foucault avait une grande culture, qu'il supposait partagée ; il faisait ses citations de mémoire, et il a fallu vérifier à chaque fois parce qu'il retraduisait de lui-même. Parfois il y avait de petites erreurs, il forçait un peu. Nous avons essayé de retrouver toutes les citations et toutes les références. Heureusement, j'ai retrouvé un grand nombre de ses notes de lecture, qui m'ont permis de constituer une bibliographie, au moins partielle. Cela aide à y voir plus clair.

Comment caractériser l'évolution de ces cours ?

C'est difficile à dire. Il y a toujours chez Foucault un souci de l'actualité. Même s'il parle de la Grèce archaïque, il s'agit pour lui d'une actualité politique des années 1970. Ainsi, à partir des années 1977-1978, il commence à parler de néolibéralisme, parce que cela devient un enjeu. Dans les premières années, il étudie surtout la matérialité de la langue, du discours. Cela étant, il y a une vraie différence entre les cours qu'il donne au Collège de France et ceux qu'il reprend à l'étranger. A l'étranger, Foucault discute en effet davantage des auteurs avec lesquels il polémique. Alors qu'au Collège de France, il est dans une sorte d'objectivité historique. Je pense que c'est pour éviter la polémique - même si c'est un combatif.

Comment expliquez-vous la fécondité de Foucault aujourd'hui ?

Foucault pensait. Il cherchait. Les pistes qu'il explorait étaient interprétables selon des idéologies conflictuelles, contradictoires. Cela explique qu'il soit cité par les uns et par les autres : il élabore tout un jeu conceptuel, à partir duquel il y a plusieurs stratégies possibles, dont on peut discuter. Pourtant, cela ne signifie pas qu'il hésite ou qu'il oscille, ou qu'il n'ait pas d'opinion. Il essaye seulement de savoir.

Pourquoi avoir ajouté en fin de volume le texte du "Savoir d'Œdipe", conférence qui a été prononcée aux Etats-Unis ?

Cette conférence est dans la continuité de sa dernière leçon, et elle marque le moment où la rencontre Deleuze-Foucault a été la plus intense. Je ne sais pas s'il en a discuté avec Deleuze au moment d'écrire, mais l'émergence d'Œdipe tient à sa lecture de Différence et répétition (PUF, 1968). C'est une conférence importante, qu'il a reprise plusieurs fois. A la réflexion, je pense que c'est l'une des clés de ces premiers cours qu'il donne au Collège de France, et qu'il faut certainement lire d'abord "Le savoir d'Œdipe". Au moment de rédiger la quatrième de couverture, j'ai même songé à conseiller au lecteur de commencer ce livre par la fin.

Propos recueillis par Nils C. Ahl

《世界報》米歇˙傅柯 (Michel Foucault)

"Foucault va au cinéma", de Patrice Maniglier et Dork Zabunyan : quand le philosophe fait son cinéma
LE MONDE DES LIVRES | 10.02.11 | 10h59

Dans Ce qu'aimer veut dire (POL, voir "Le Monde des livres" du 7 janvier), où il raconte son amitié avec Foucault, Mathieu Lindon évoque la petite bande de copains qui avait l'habitude de se retrouver dans l'appartement parisien du philosophe, au début des années 1980. L'écrivain y utilise souvent le mot "séance" pour décrire une sociabilité fondée sur la consommation simultanée de drogue et de films. Pendant leurs "trips" d'acide, en effet, Foucault et ses fidèles regardaient Citizen Kane ou un épisode des Marx Brothers. C'était toute une organisation, qui entraînait parfois quelques complications : "On a juste commis l'erreur de ne pas avoir installé l'écran et, surtout, le projecteur et la première bobine avant la projection qui a lieu à l'autre bout de l'appartement, écrit Lindon, (...) ça met un temps fou, notre état nous rendant peu aptes à ce genre de manipulations techniques."

Que le cinéma puisse faire tourner la tête, ou du moins qu'il soit apte à bousculer notre existence, et même à y faire surgir des questions vertigineuses, cela relevait de l'évidence pour Foucault. Du reste, sans avoir jamais bâti une véritable "théorie" de l'expérience filmique, les textes qu'il lui a consacrés ont beaucoup nourri la critique et la pratique du septième art. Dans un bref essai intitulé Foucault va au cinéma, Patrice Maniglier et Dork Zabunyan méditent cette rencontre du producteur de concepts avec l'image en mouvement. Leur livre est rédigé d'une plume solide, claire, enthousiaste. A l'instant de le refermer, on voudrait pouvoir se réfugier dans une salle obscure avec, pour tout viatique, une lampe de poche et les oeuvres de Foucault.

La démarche des deux jeunes philosophes ne relève pourtant pas de ce que l'on nomme désormais la ciné-philosophie. Loin d'envisager le cinéma comme un support qui viendrait simplement porter la philosophie à l'écran, les auteurs le définissent comme "un partenaire, un rival, une inspiration, où s'expérimente ce que veut dire, concrètement, penser autrement". Ici, l'effort consiste donc à repérer "les relais, voire les courts-circuits qui peuvent exister entre la production cinématographique et les livres de Foucault", comme le souligne Dork Zabunyan.

A cette fin, les auteurs étudient le fonctionnement de plusieurs films : non seulement Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère, de René Allio (1976), directement inspiré de l'ouvrage éponyme de Foucault, mais aussi Nuit et brouillard, d'Alain Resnais (1955), ou Hitler, un film d'Allemagne, de Hans-Jürgen Syberberg (1977). A chaque fois, il ne s'agit pas de constater que ces films illustrent les thèses de Foucault sur la sexualité, la folie ou le pouvoir, mais de montrer que cet art se confronte aux mêmes problèmes et les explore selon ses propres modalités.

Parmi ces problèmes proprement métaphysiques, les auteurs insistent sur notre rapport au temps, notre façon de distinguer passé et présent, bref sur notre manière de vivre l'histoire. Au fond, écrit Patrice Maniglier, la pensée de Foucault et la pratique du cinéma posent une seule et même question : qu'est-ce qu'un événement ?

L'une comme l'autre opèrent un même pas de côté, ou plutôt un même décadrage par rapport aux repères établis : elles ont en commun de chercher un devenir alternatif, plein de ruptures et de discontinuités, irréductible au temps des chronologies ; elles partent en quête d'un rapport non légendaire au passé, qui ferait de l'histoire tout autre chose qu'un savoir figé : un outil critique à l'égard du présent.

FOUCAULT VA AU CINÉMA de Patrice Maniglier et Dork Zabunyan. Bayard, "Logique des images", 168 p., 21 €.
Jean Birnbaum

Extrait

"Foucault n'a jamais écrit de livre sur le cinéma. A peine en a-t-il parlé. Encore sent-on, dans les rares entretiens que nous possédons de lui à ce propos, un embarras, une réserve, et parfois l'aveu d'une franche incompétence. Mais peut-être est-ce cette réserve, cette -timidité, qui nous est précieuse aujourd'hui. Car cela a empêché Foucault de se mettre face au cinéma dans une position de surplomb, d'où la philosophie pourrait dire la vérité sur lui comme sur un objet parmi d'autres, étalé sous l'oeil souverain du concept. (...) Ce n'est donc pas à chercher quelques solides vérités d'essence sur cet art (ou cette technique, ou ce mystère, pour reprendre le mot de Godard) qu'il peut y avoir le moindre sens à s'interroger sur une éventuelle "rencontre" de Foucault avec le cinéma. -Pourtant, rencontre il y eut."

(Foucault va au cinéma, p. 49-50.)

《世界報》
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