賈克˙德希達(Jacques DERRIDA

La peine de mort vue par Derrida
Créé le 19-12-2012 à 11h36 - Mis à jour le 09-01-2013 à 21h36

En 1999, le philosophe star des campus américains consacra son séminaire à la peine capitale. Une façon de parler des Etats-Unis, d'Albert Camus, et du pouvoir politique.

En décembre 1999, Bill Clinton incarne pour quelques jours encore la vitalité des Etats-Unis, l'économie mondiale tourne à plein régime, et la déconstruction de Jacques Derrida fait fureur sur les campus américains. Abolitionniste actif, auteur d'une préface pour le livre du condamné à mort Mumia Abu-Jamal, il choisit de consacrer son séminaire à la peine de mort. Une façon de parler des Etats-Unis, pays des exécutions capitales. Et une mise à l'épreuve de sa théorie : déconstruire, est-ce abolir ?

Les passages les plus vibrants sont ceux où il analyse les textes de deux grands abolitionnistes français. Le premier, 
Victor Hugo, incarne l'universalisme occidental tant combattu par Derrida ; et pourtant, on sent qu'il admire le génie multiforme de l'écrivain, la puissance de ses images, « sa chromatique », « son traitement du sang, et du rouge ». 

Quant à 
Camus, c'est un « pays » avec lequel il partage la même enfance algéroise. Ce Galoufa, fonctionnaire municipal dont Camus raconte l'histoire dans « le Premier Homme » - il étranglait les chiens errants d'Alger sous les huées des enfants -, Derrida l'a connu aussi : « Quand on voulait faire peur aux enfants désobéissants, on les menaçait d'appeler Galoufa. »

Ce qui les rapproche, c'est le refus de la violence politique sous ses visages successifs. D'où l'importance de la date de ce séminaire. A la fin des années 1990, le néolibéralisme n'a pas encore dévoilé sa face sécuritaire, mais la mondialisation affaiblit déjà les Etats, conduisant Derrida et d'autres à repenser la notion de « souveraineté ». Or la pointe ultime de la souveraineté, c'est le droit de donner la mort.

Qu'un pouvoir affaibli redore son blason en jouant de cette prérogative (ou de ses variantes : emprisonner, expulser, faire la guerre), la suite l'a montré. Déconstruire, c'est mettre au jour ce noeud-là. Sans se faire trop d'illusions sur le dénouement : « Même quand elle sera abolie, la peine de mort survivra, elle aura d'autres vies devant elle, et d'autres vies à se mettre sous la dent. »

Eric Aechimann

Séminaire. La peine de mort. Volume I (1999-2000), 
par Jacques Derrida, Galilée, 386 p., 35 euros. 

Pardonner, du même auteur, 
Galilée, 188 p., 19 euros.

A lire aussi : le dossier Derrida dans «les Temps modernes», numéro 669-770, 28 euros.

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