弗杭蘇瓦˙楚浮的電影最能夠為一般觀眾所接受,因為他大多都在處理男女之間的感情問題,導演風格也很實在,並不走實驗派的路線。但他也是最早過世的一位:一九八四年,他就因為疾病過世。

跟弗杭蘇瓦˙楚浮比起來,新浪潮的導演都相當地長壽:不僅僅是艾利克˙侯麥、克勞德˙夏布洛、尚-呂克˙高達跟賈克˙希維特,還包括阿藍˙雷奈、阿妮耶思˙華達 (Agnès Varda) ──阿妮耶思˙華達的丈夫賈克˙德米 (Jacques Demy) 先在一九九○年過世,另一號代表人物路易˙馬盧 (Louis Malle) 也已在一九九五年過世。

周星星我跟很多人一樣,都比較喜歡弗杭蘇瓦˙楚浮、艾利克˙侯麥;例如,女導演蜜雅˙韓森-羅夫 (Mia Hansen-Løve) 她就比較偏愛弗杭蘇瓦˙楚浮、艾利克˙侯麥,比較難接受-呂克˙高達的硬調(見《電影筆記》二○○九年五月號第 28 頁);剛剛接受訪問、曾經和艾利克˙侯麥合作過的男演員法布黎斯˙呂柯伊尼 (Fabrice Luchini) 也說艾利克˙侯麥是新浪潮導演中繼弗杭蘇瓦˙楚浮後第二偉大的導演。

但我卻沒辦法在第一時間寫出我對艾利克˙侯麥的整體感覺,因為我的用功不夠,因為我下的功夫都是片段式的。去年初,在「法國新浪潮五十週年」的座談會上,我和肥內兄說:「要不要事先先寫好一篇致敬文,等侯麥過世之後,我們就成為整個中文世界第一個完整地向侯麥致敬的人?」事實上,我個人對艾利克˙侯麥還依舊不是全盤的認識,我還沒有資格動這個筆。真正最有資格寫致敬文的人,就是肥內他一人(我也已經邀到他的致敬文)。



圖為艾利克˙侯麥的最後一部片,《愛情誓言》(Les Amours d'Astrée et de Céladon, 2007),曾參加二○○七年威尼斯影展正式競賽(見周星星我的三大影展報導);身體已微恙的艾利克˙侯麥,當時沒出席威尼斯影展,而是派《愛情誓言》的俊男美女演員們造勢。



周星星我將翻譯《世界報》記者賈克˙曼代爾波 (Jacques Mandelbaum) 所作的文章〈法國電影的傳奇,艾利克˙侯麥過世〉;但為了避免本網誌拉得太長,我另外開了一篇網誌專門放這一篇譯文。請點這裡



以下是一位法國網客 Dominique V. 在《世界報》網站上的留言:

沒看過《克萊兒之膝》或《在茉德家的一夜》的人,不會曉得活著的甜蜜。
來自一位美好年代的《世界報》的男讀者的留言;來自一位並不太過節慶的純純粹粹的工程師。但總是一位絕對的仰慕者。
一位八十九歲的光輝大大地歸去,我沒流下豐沛的眼淚。
但他是多麼地天才,多麼具備感性。

Qui n'a pas vue "le genou de Claire" ou "ma nuit chez Maud"
n'a pas connu la douceur de vivre.
Message d'un lecteur du Monde de la belle époque ; émanant d'un pur ingénieur pas trop festif. Mais d'un grand admirateur.
Pas de grandes larmes sur le grand départ d'une lumière de 89 ans.
Mais quel génie, et quelle sensibilité.


圖為二○○一年九月艾利克˙侯麥獲頒威尼斯影展終身成就獎。



Mort d'Eric Rohmer, légende du cinéma français
LE MONDE | 11.01.10 | 18h36  •  Mis à jour le 11.01.10 | 20h03

Avec Eric Rohmer, c'est une légende du cinéma français qui s'éteint. Comme toute légende, elle a sa part de lieu commun et sa part de vérité singulière. Vue d'un peu loin, ou prise en mauvaise part, l'œuvre d'Eric Rohmer fait ainsi le lit de deux jugements lapidaires. Le premier est que ce cinéaste serait le représentant d'une forme canonique du cinéma français, cantonnée à la parole, l'intimisme et le marivaudage. La seconde est que cet homme qui participa en première ligne à l'insurrection artistique mise en œuvre par la Nouvelle Vague serait par nature un classique contrarié. Vu d'un peu plus près, le cinéma de Rohmer ne dément pas ces jugements de manière catégorique, mais oblige à grandement les relativiser.

Certes, Rohmer met en œuvre une conception très française de l'art, et du cinéma en particulier. Encore faudrait-il souligner la grandeur de cette tradition, sa subtilité spirituelle, son goût de l'impertinence et de la liberté. Dire plus encore l'intelligence avec laquelle le réalisateur a su la réinventer au cinéma, selon des paramètres qui engagent non seulement la parole, mais aussi bien, indissolublement associées à elle pour en faire jaillir l'esprit, une conception de l'espace et du temps, une incarnation des personnages, un frémissement de la chair, une sensibilité à la nature. "Je ne dis pas, je montre", revendiquait-il.

Quant au classicisme "rohmérien", il est trop entaché d'un refus des conventions, d'une inclination à la fantaisie et d'un goût de l'ambiguïté morale pour revendiquer pleinement ce statut.

Jean-Marie Maurice Schérer le 4 avril 1920, à Tulle, ce Corrézien devenu professeur de lettres se destine à une carrière littéraire, comme l'atteste la publication d'un premier roman en 1946, Elisabeth, sous le pseudonyme de Gilbert Cordier. C'est sous un autre pseudonyme et sous d'autres auspices artistiques qu'il fera carrière. Au ciné-club parisien du Quartier latin, qu'il anime dans les années 1950, il fait la rencontre de ses futurs compagnons de la Nouvelle Vague.

En 1957, le voici promu rédacteur en chef des Cahiers du cinéma. A côté des jeunes bourgeois dévergondés et autres graines de délinquants que sont Jean-Luc Godard, François Truffaut ou Claude Chabrol, Rohmer incarne la légitimité universitaire, le magistère de la haute culture. Sa pensée se distingue par le sens de la mesure, le goût de l'analyse. Il ne dédaigne pas pour autant, par haine du conformisme, certaines provocations qui le font passer pour plus réactionnaire que ses camarades.

Ses auteurs de prédilection sont notamment Howard Hawks, Jean Renoir ou Roberto Rossellini, sur l'œuvre desquels il signe d'une plume précieuse des articles pénétrants, recueillis pour certains d'entre eux dans un livre qui porte le titre d'un de ses textes: Le Goût de la beauté (éd. Cahiers du cinéma, 1994).

Ce prologue critique à sa carrière cinématographique préfigure la singularité de celle-ci. Rohmer, homme secret en retrait apparent du monde, obéit de toute évidence à un autre tempérament, une autre temporalité, que ses tempétueux compagnons. Il pense ainsi que la "conservation du passé garantit la possibilité de l'art moderne".

Son éviction des Cahiers du cinéma en 1963, sous les coups de boutoir d'un courant plus moderniste mené par Jacques Rivette, qui lui succédera à ce poste, marque cette différence, en même temps qu'elle signale l'implosion du petit groupe qui avait pris d'assaut la forteresse corporative et esthétique du cinéma français, chacun devant désormais mener seul sa barque. Eric Rohmer est celui qui est parti le plus tôt, réalisant dès 1950 ses premiers courts métrages. Son premier long, Le Signe du lion (1959), est un cruel apologue, qui met en scène un héros soudain déshérité dans le Paris estival. Le film ne trouve pas de distributeur et ne sort que trois ans plus tard, dans une relative indifférence.

POLITIQUE DES AUTEURS

Ainsi Rohmer est-il aussi celui qui se voit reconnaître le plus tardivement, avec le succès de Ma nuit chez Maud en 1969. Cette reconnaissance entérine la logique d'une œuvre dont la régularité et la viabilité ne seront partagées que par très peu d'auteurs de cette génération, Alain Resnais s'imposant sans doute comme le meilleur point de comparaison, selon des modalités sensiblement différentes.

Loin des montagnes russes chabroliennes ou de la révolution permanente godardienne, Rohmer est une incarnation exemplaire de cette politique des auteurs promue par la Nouvelle Vague, dont il se pourrait bien que notre époque porte aujourd'hui le deuil, en même temps qu'elle accompagne le cinéaste à sa tombe.

L'un des principes formels qui ont permis cette joie et cette curiosité incessamment renouvelées des retrouvailles avec ses films est celui de la série, empruntée à ce monde littéraire dont il était féru. Il s'agit encore d'inscrire fortement une démarche d'auteur, par les variations que la série autorise autour d'un même thème, et qui permet au spectateur de déceler la pérennité dans le changement, et vice versa.

Trois cycles se succéderont. Les "Contes moraux": La Boulangère de Monceau (1962), La Carrière de Suzanne (1963), La Collectionneuse (1967), Ma nuit chez Maud (1969), Le Genou de Claire (1970), L'Amour l'après-midi (1972). Les "Comédies et proverbes": La Femme de l'aviateur (1981), Le Beau Mariage (1982), Pauline à la plage (1983), Les Nuits de la pleine lune (1984), Le Rayon vert (1986), L'Amie de mon amie (1987). Enfin, dans les années 1990, les "Contes des quatre saisons".

La transparence et le dépouillement de la mise en scène, servie par des acteurs confirmés (Jean-Claude Brialy, André Dussollier), ou plus souvent débutants (Fabrice Luchini, Pascal Greggory), la tenue des dialogues, l'attention portée aux lieux, conspirent ici à l'élaboration d'un style unique qui porte l'aveuglement sentimental, la sophistique du désir comme le miracle de la vraie rencontre à leur plus haut degré d'incertitude et de charme.

Qui ne se souvient de Ma nuit chez Maud, tenu à juste raison pour l'un des sommets de cette œuvre? Un homme (Jean-Louis Trintignant), moralement engagé avec une femme (Marie-Christine Barrault) en rencontre une autre (Françoise Fabian), pour laquelle il éprouve une irrésistible attirance. La longue nuit passée à ses côtés lui fera-t-elle trahir son serment? Sur le papier, voilà bien la tarte à la crème du dilemme amoureux. Chez Rohmer, cela donne un film hivernal et brûlant, dont l'effet de fascination naît du mélange d'austérité et de sensualité qui le caractérise. Aimantation pulsionnelle des corps et atermoiements de la morale conduisent à une sorte d'électrisation mentale, d'érotisation totale du langage.

Entre ces séries, le cinéaste se permet quelques excursions. Epures stylisées de quelques classiques de la littérature occidentale avec La Marquise d'O (1976), d'après Heinrich von Kleist, Perceval le Gallois (1978), d'après Chrétien de Troyes, ou Les Amours d'Astrée et Céladon (2007), d'après Honoré d'Urfé, fantaisie pastorale gorgée de sève juvénile, qui sera son dernier film. Ou de rares incursions directes et tardives dans l'Histoire avec sa grande hache. Cela produit deux œuvres d'une puissance déconcertante, rétives aux émancipations comme aux aliénations collectives: L'Anglaise et le Duc (2000) pour la Révolution française, et Triple Agent (2004) pour le prologue de la seconde guerre mondiale.

Cette prolifique carrière apparaît comme le fruit d'un curieux mélange entre deux principes antagonistes: la sagesse et la folie. La première tient à la manière dont Eric Rohmer a très tôt construit son autonomie artistique en fabriquant des films peu chers qui trouvent leur public, et en créant, dès 1962, une société de production à laquelle s'adosser, Les Films du losange. La seconde tient à une morale de fabrication d'une austérité tout à la fois altière et bricoleuse, un jansénisme de la prise directe couplé à une jouissance effrénée de la liberté ainsi conquise, en compagnie des nombreuses jeunes filles en fleurs qui peuplent ses films. Là réside sans doute le mystère de son cinéma, comme le secret de sa longévité.

Jacques Mandelbaum

"Eric Rohmer a été notre créateur"
LEMONDE.FR avec AFP | 11.01.10 | 21h24  •  Mis à jour le 11.01.10 | 21h26

"Eric Rohmer était tout pour moi. Il était le plus important. Je lui dois tout. Il m'a nommé, j'ai fait mes premiers films avec lui, notamment Le Genou de Claire, en 1970, a expliqué l'acteur Fabrice Luchini. "Il était le plus grand cinéaste de la Nouvelle Vague après François Truffaut. Il ne reste que Godard, et éventuellement Chabrol", a expliqué celui qui a joué dans Perceval le Gallois et Les Nuits de la pleine lune sous la direction d'Eric Rohmer.
"Il m'a fait comprendre ce qu'était le cinéma, l'écriture cinématographique, l'écriture d'un vrai auteur. Moi, il m'a fait découvrir le cinéma", a expliqué Arielle Dombasle à l'annonce de la mort du cinéaste. "C'est quelqu'un qui m'a fait lire pour la première fois Marivaux", a-t-elle ajouté sur Europe 1. Arielle Dombasle a joué dans plusieurs films d'Eric Rohmer, dont Perceval le Gallois, en 1978, aux côtés de Fabrice Luchini.
La comédienne Marie Rivière a salué "un grand cinéaste" et "un grand cœur". "Il donnait sa chance aux gens, aux techniciens, aux acteurs inconnus", a-t-elle expliqué. "Fabrice Luchini, moi-même et Arielle Dombasle n'étions pas connus quand ils nous a pris, a-t-elle ajouté. Nous l'aimions comme un proche, il a été notre créateur." Marie Rivière, qui l'avait vu il y a peu de temps, raconte que, "les derniers jours, il voulait encore du papier et un crayon pour écrire".
Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a regretté la mort d'"un cinéaste dont l'œuvre était unique". "Sous l'apparente légèreté, il mettait dans ses films une rigueur qui le place parmi les plus grands metteurs en scènes de l'histoire", a-t-il ajouté.
L'ancien ministre de la culture Jack Lang a salué la mémoire du cinéaste. "Son écriture et ses créations sont placées sous le signe de l'exigence et de la rigueur. Il aura été l'homme de toutes les découvertes : un art cinématographique à nul autre pareil, la révélation d'acteurs encore inconnus, la prospection d'univers philosophiques et esthétiques insoupçonnés", a-t-il écrit dans un communiqué. "Son œuvre dominera l'histoire cinématographique française par sa stature originale et révolutionnaire", conclut l'ancien ministre.
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