第六天:2010 1 17

 

17 janvier 2010

Haïti : l’ONU prête à entrer en scène

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira lundi sur une initiative du Mexique pour étudier la situation en Haïti, où l’ampleur du séisme “rend nécessaire une présence internationale accrue, sous la coordination des Nations unies”, a annoncé samedi le ministère mexicain des affaires extérieures. “Le secrétaire général de l’ONU participera à la réunion”, a précisé le ministère dans un communiqué. Le Mexique est membre non permanent du Conseil de sécurité.

La décision de réunir le Conseil de sécurité “lundi à la première heure” a été prise à la suite de “conversations entre ses membres [vendredi] en coordination avec la Chine en sa qualité de président du Conseil, et à l’initiative du Mexique”, explique encore Mexico. “Mexico reconnaît la portée des actions réalisées par toutes les agences, fonds et programmes du système des Nations unies, et salue le rôle du Secrétaire général Ban ki-Moon, qui se rendra en Haïti dans les prochaines heures”, souligne le ministère.

Mais “le gouvernement du Mexique estime de la plus haute importance que le Conseil de sécurité contribue aux efforts d’assistance et soutienne le gouvernement haïtien” dans cette situation de “crise qui dépasse de loin la dimension d’autres urgences humanitaires”, ajoute-t-il.

Les difficultés de coordination de l’aide humanitaire en provenance du monde entier ont suscité des critiques sur l’organisation des secours et du ravitaillement des sinistrés du séisme. Dans la foule, les Américains, à qui les autorités haïtiennes ont transféré la gestion de l’aéroport, sont accusés de monopoliser l’unique piste de l’aéroport pour évacuer tous leurs ressortissants en Haïti (40 000 à 45 000), ce que dément l’ambassade des Etats-Unis.

La gestion de l’aéroport par les Américains a même créé des tensions diplomatiques après le refoulement vendredi d’un avion français qui avait à son bord un hôpital de campagne, alors que les moyens pour traiter les blessés manquent cruellement.
“Quand un avion qui transporte à bord un hôpital de campagne ne peut pas atterrir, ce n’est pas possible”, a réagi le secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet. “Il y a eu un problème de coordination et de discernement.” Le responsable a dit avoir protesté auprès de l’ambassadeur américain Kenneth Merten, mais le ministère des affaires étrangères a démenti quelques heures plus tard toute protestation officielle.

Le Monde.fr avec AFP

 

17 janvier 2010

Epargné par le séisme, Saint-Domingue accueille des blessés haïtiens

Le tremblement qui a frappé mardi l’ouest d’Haïti a été fortement ressenti en République dominicaine. Mais il n’a pas fait de dégâts, selon les autorités locales. Le pays, qui couvre la partie est de l’île est en train de devenir un point de départ majeur pour les secours qui ne peuvent atterrir à Port-au-Prince qu’au compte-gouttes.

Depuis le séisme, la route qui relie Saint-Domingue à Port-au-Prince est remplie de camions d’aide à destination d’Haïti. Mais son mauvais état ralenti considérablement les opérations et les convois les plus lourds ont du mal a passé, notamment sur certains ponts dont le franchissement est risqué. A Jimani, petite ville de 11.000 habitants située près de la frontière haïtienne et dont la vie de tous les jours a été bouleversée, un poste de contrôle a été installé pour coordonner les opérations d’aide humanitaire vers Haïti.

Des camions transportant de l’eau, de la nourriture et des cuisinières portables, doivent partir pour le pays voisin et délivrer 10.000 rations journalières aux habitants qui ont tout perdu dans la catastrophe. Du personnel médical dominicain partait également de Jimani, qui entretient des relations très étroites avec le pays voisin, pour aider les malades et blessés, emportant avec lui des outils médicaux, des hôpitaux de campagne, des ambulances et des doses de vaccins contre le tétanos, selon la presse dominicaine.

Dans l’autre sens, ce sont de tout autres flux qui arrivent en République dominicaine. Par dizaines, mutilés ou souffrant de fractures au crâne, des blessés arrivent de Port-au-Prince et de ses hôpitaux détruits par la catastrophe. Au total, ils seraient plus de 3 000. Le président Leonel Fernandez a ordonné aux centres hospitaliers de se mettre à la disposition des blessés du pays voisin. Les patients les plus en danger sont transférés vers des centres hospitaliers mieux équipés à Saint-Domingue. “ Nombre d’entre-eux devront subir une amputation, témoigne Carolina Mella ”, responsable de l’hôpital général Meleciano à Jimani sur la chaîne CCTV . “ Presque tous souffrent d’infections ”, poursuit-elle.

Face à l’urgence, le gouvernement dominicain explique avoir pris des “ mesures de vigilance stricte ” et a renforcé ses contrôles migratoires à la frontière. Il désire éviter le déferlement illégal d’Haïtiens, ou de prisonniers parvenus à s’échapper des décombres de la prison de Port-au-Prince.

Le Monde.fr avec agences

 

17 janvier 2010

L’OMS dresse un premier bilan du séisme

Le séisme qui a frappé Haïti mardi a fait entre 40 000 et 50 000 morts, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) citées dans une note de l’ONU publiée dimanche. C’est le pire désastre naturel auquel l’ONU ait été confrontée de son histoire. L’OMS et l’Organisation Panaméricaine de la santé (PAHO) “estiment que le nombre de morts est compris entre 40 000 et 50 000″, explique le document sur Haïti établi par le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU. Ces chiffres viennent confirmer le dernier bilan des autorités haïtiennes qui fait état de 50 000 morts, ainsi que de 250 000 blessés, 1,5 million de sans-abri et plus de 25 000 corps ramassés. [Un porte-parole de l’OMS à Genève a clarifié ces chiffres, indiquant qu’ils sont fondés sur les données de la société de la Croix-Rouge haïtienne. “L’OMS est au courant que la Croix-Rouge haïtienne estime que 45 000 à 50 000 personnes pourraient avoir été tuées”, a expliqué à l’AFP le porte-parole Paul Garwood.]

Les équipes de sauveteurs de l’ONU ont toujours l’espoir de retrouver des survivants dans les décombres près de cinq jours après le séisme. “Le moral des équipes de sauvetage reste très bon en dépit des difficultés et des conditions” dans lesquelles ils doivent travailler, explique la porte-parole d’OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) à Genève, Elisabeth Byrs. Les sauveteurs “restent déterminés car des vies ont pu être sauvées des décombres (…) Nous ne perdons pas espoir de retrouver d’autres survivants”, a-t-elle ajouté.

Les équipes de Médecins sans frontières présentes sur place affirment “ne jamais avoir vu autant de blessures aussi graves”. “La priorité étant donnée aux cas les plus urgents, les équipes ont pratiqué des césariennes et des amputations”, poursuit MSF dans un communiqué diffusé à Paris. Pour l’instant, MSF intervient à l’hôpital Choscal, à l’hôpital de la Trinité et dans le quartier de Carrefour, très sérieusement sinistré. L’association se dit en outre extrêmement gênée par les perturbations à l’aéroport de Port-au-Prince.

Les équipes de Médecins du Monde (MDM) témoignent dimanche d’une situation sanitaire “catastrophique”. Une équipe chirurgicale de MDM est opérationnelle depuis samedi à l’hôpital général, à demi-détruit, où se côtoient blessés du tremblement de terre et malades “d’avant-séisme”. Elle intervient en lien avec les autres ONG présentes sur place.
“Malheureusement, nous réalisons énormément d’amputations : de l’ordre de 400 dans les jours qui viennent”, déplore un chirurgien, cité dans un communiqué de l’association.

 

17 janvier 2010

Paris ne veut pas polémiquer avec Washington sur les secours

Le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, veut couper court au début de polémique sur la coordination de l’aide internationale en Haïti. “Les Etats-Unis, qui ont chez eux une communauté haïtienne très importante, ont décidé de faire un effort considérable et d’assurer cette coordination. Je crois que c’est une décision qui est tout à fait heureuse, on a besoin de cette coordination”, a-t-il déclaré, dimanche 17 janvier, lors “Grand Rendez-Vous” Europe 1/Le Parisien-Aujourd’hui en France. “Le temps n’est vraiment pas à l’expression de rivalités entre les pays”, a-t-il ajouté.

A la question de savoir si l’Europe acceptait cette coordination par les Américains, Claude Guéant a répondu : “L’Europe apporte son concours et nous avons là-bas un représentant qui est Alain Joyandet”, le secrétaire d’Etat français à la coopération. Ce dernier avait déclaré samedi à la presse, à l’aéroport de Port-au-Prince, avoir transmis une “protestation officielle” de la France à Washington après le refoulement vendredi d’un avion français transportant un hôpital de campagne.

Selon le secrétaire général de l’Elysée, ce gros porteur a simplement été “retardé”. “Il s’est posé d’abord à Saint-Domingue et le lendemain matin les Américains ont autorisé son atterrissage” à Port-au Prince, “la mission a été accomplie”. Le ministère français des affaires étrangères avait déjà contesté les propos d’Alain Joyandet samedi soir. La France n’a émis “aucune protestation” auprès des Etats-Unis à propos de la gestion de l’aéroport de Port-au-Prince, avait affirmé à l’AFP le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.

Dimanche, les hélicoptères américains accélèrent la cadence de distribution de l’aide à Port-au-Prince, mais cela ne suffit pas à calmer la population qui continue à dévaliser les magasins, alors que les secours arrivent peu à peu dans les autres villes dévastées. Arrivé vendredi dans la baie de la capitale haïtienne, le porte-avions Carl Vinson a pris le relais samedi de l’aéroport Toussaint Louverture, toujours saturé. La vingtaine d’hélicoptères de l’immense base flottante multiplie les rotations, allant chercher des vivres à l’aéroport pour ensuite les acheminer à travers l’agglomération de 2,8 millions d’habitants.

 

17/01/2010 à 10h14 (mise à jour à 16h45)

Haïti : affrontement mortel entre policiers et sinistrés

A Port-au-Prince, nombre de de sinistrés dévalisent les magasins pour tenter de trouver de quoi manger. Des policiers ont tué l'un d'entre eux dimanche, malgré les consignes de ne pas tirer.

(mis à jour dimanche à 16h avec le tir mortel des policiers)

Des policiers haïtiens ont fait feu dimanche matin sur des pillards dans un marché de Port-au-Prince, tuant au moins l'un d'entre eux, a constaté un photographe de l'AFP.

Les pillards étaient en train de s'emparer de marchandises au marché Hyppolite lorsque l'un d'entre eux, un homme d'une trentaine d'années touché par balles à la tête, a été tué. Un autre pillard s'est immédiatement emparé du sac à dos de la victime.

L'afrontement entre policiers et pillards s'est poursuivi, et des renforts de police sont arrivés sur place armés de fusils à pompe et de fusils d'assaut.

Depuis que le séisme a rasé une bonne partie de la capitale haïtienne, commerces, administrations publiques et maisons sont devenus la proie d'une population affamée, à bout. La police - seul signe visible que l'Etat haïtien n'a pas été totalement décapité - a reçu l'ordre de ne pas tirer sur la population, consigne qui n'empêche pas les affrontements.

Ignorant la peur, les Haïtiens se jettent dans les entrailles des bâtiments en ruines pour aller chercher de l'eau, de la nourriture ou des biens susceptibles d'être revendus sur le marché noir. Et peu importe le risque qu'une réplique du séisme n'achève de mettre les maisons à terre et les enterre vivants...

"Ils volent n'importe quoi. Que cela leur serve ou non. C'est de la folie. Nous avons reçu l'ordre d'uniquement les disperser. Nous ne pouvons pas leur tirer dessus. Notre travail ne sert à rien. Nous ne sommes pas protégés et nous avons peur", confie Louis Jean Eficien, officier de la police haïtienne, alors qu'il confisque un extincteur à un petit groupe.

"Beaucoup de gens sont armés et les rues regorgent de délinquants, parce que tous les prisonniers se sont échappés. Pas loin d'ici, ils ont tiré sur des équipes brésiliennes", affirme un autre policier, armé en tout et pour tout d'une matraque.

Le chaos est total dans le centre commerçant du coeur de Port-au-Prince. Les travailleurs humanitaires étrangers ne peuvent travailler que sous la protection des Casques bleus de l'ONU.

"Nous sommes les premiers à nous aventurer dans cette zone. La situation est très délicate, c'est pour ça que nous sommes venus accompagnés de nos propres services de protection", raconte un responsable du contingent humanitaire du Costa Rica.

Samedi, en divers endroits de la ville, des personnes ont commencé à brûler des cadavres dans les rues. Le palais de Justice était en flammes.

Des milliers de sinistrés continuaient à prendre le chemin de l'exode, fatigués de dormir à la belle étoile, exténués par la faim et la soif.

"Laissez les morts pourrir et occupez-vous des vivants. Donnez-nous à manger", crie une femme au passage d'un camion de secouristes espagnols.

Les coups de feu fendent l'air de la ville de plus en plus souvent. Un petit groupe pique un sprint, les bras chargés...

"J'ai perdu 70% de mon magasin. On m'a tout volé", se désole Maxam Alcide, propriétaire d'un magasin de produits cosmétiques qui essaye de mettre le peu qui lui reste à l'abri, dans un camion.

A ses côtés, Jeanina Saint Georges, qui tient une épicerie, porte les mains à la têtes en signe d'effroi, en voyant l'état de son magasin.

"Jamais je ne saurai combien nous avons perdu. Mais nous sommes en vie, alors dans ces circonstances, les problèmes de ce type nous paraissent bien futiles", dit-elle.

"Mais c'est vrai, il n'y a plus d'autorité et nous sommes seuls face aux malfaiteurs", ajoute-t-elle.

Mais les magasins ne sont pas les seuls à être pris pour cible.

Les voleurs "pensaient qu'on avait abandonné notre maison et ils sont entrés pour nous dévaliser. On les a reçus avec des armes", indique Deslandes, posté devant sa maison partiellement détruite par le séisme et dans laquelle lui et sa famille continuent à vivre.

(source AFP)

LIBERATION

 

17/01/2010 à 14h51

L'ONU face à « la plus grave crise humanitaire depuis des décennies »

Le secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-Moon, se rend à Port-au-Prince dimanche. Sur le terrain, la coordination de l'aide est encore chaotique.

Le séisme qui a ravagé Haïti et fait des dizaines de milliers de morts est "la plus grave crise humanitaire depuis des décennies", a déclaré dimanche le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, juste avant de partir pour Port-au-Prince. "Je vais en Haïti avec le coeur très lourd pour exprimer la solidarité et l'entier soutien de l'Onu au peuple haïtien", a-t-il déclaré aux journalistes l'accompagnant.

Le séisme qui a frappé Haïti mardi a fait entre 40.000 et 50.000 morts, selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) citées dans une note de l'ONU publiée dimanche. Un porte-parole de l'OMS à Genève a tenu à clarifier ces chiffres, indiquant qu'ils étaient fondés sur les données de la société de la Croix-Rouge haïtienne. Le dernier bilan des autorités haïtiennes fait également état de 50.000 morts, ainsi que de 250.000 blessés, 1,5 million de sans-abri et plus de 25.000 corps ramassés.
Les équipes de Médecins du Monde (MDM) témoignaient dimanche d'une situation sanitaire "catastrophique" en Haïti et regrettaient de devoir amputer de nombreuses victimes, dont les membres ont été écrasés lors du violent séisme de mardi.

Une équipe chirurgicale de MDM est opérationnelle depuis samedi à l'hôpital général, à demi-détruit, où se côtoient blessés du tremblement de terre et malades "d'avant-séisme". Elle intervient en lien avec les autres ONG présentes sur place. "Malheureusement, nous réalisons énormément d'amputations : de l'ordre de 400 dans les jours qui viennent", déplore un chirurgien, cité dans un communiqué de l'association. "Les conditions sont très précaires, nous n'avons ni électricité ni réseau téléphonique", poursuit-il.

"La situation est catastrophique : l’aide n’arrive pas, les Haïtiens semblent comme abattus", explique encore l'équipe de MDM, qui dit avoir "dormi par terre avec d’autres secouristes et des journalistes" et n'avoir que "peu d’eau et presque pas de nourriture". Dans l'hôpital général, où ils officient, "la cour est envahie par des lits de fortune. La morgue étant pleine, des corps pourrissent sur le sol".

Organisation des secours critiquée

La coordination des secours et l'arrivée de l'aide semblaient toujours chaotiques dimanche. Les difficultés de coordination de l'aide humanitaire en provenance du monde entier ont suscité des critiques sur l'organisation des secours et du ravitaillement des sinistrés. D'importants problèmes de sécurité se posent également en raison des pillages auxquels se livrent malfaiteurs et sinistrés.

Médecins sans Frontières (MSF), qui a vu un de ses avions-cargo "empêché d'atterrir" à Port-au-Prince samedi soir, lançait dimanche un appel d'urgence afin que les appareils transportant du matériel médical puissent se poser le plus rapidement possible.

Selon l'association, un avion-cargo MSF transportant un hôpital chirurgical gonflable "n’a pas été autorisé à atterrir samedi soir à Port-au-Prince, malgré les autorisations données par les Nations unies et le Département de la Défense des Etats-Unis, et a été dérouté vers Samana, en République Dominicaine".

Tout ce matériel est désormais convoyé par camion, prolongeant les délais d’acheminement à Port-au-Prince de 24 heures.

"Un second avion affrété par MSF est actuellement en route et devrait atterrir vers 10H00, heure locale, à Port-au-Prince", prévient l'association qui espère que cette fois tout se passera bien.

Depuis quelques jours, la gestion de l'aéroport de Port-au-Prince par les Américains crée de fortes tensions. Vendredi, un avion français qui avait à son bord un hôpital de campagne avait déjà été refoulé, alors que les moyens pour traiter les blessés manquent cruellement. Cette situation avait immédiatement été dénoncée par le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet.

"Les distributions s'améliorent mais elles restent très compliquées et très lentes", a reconnu Elisabeth Byrs, porte-parole d'Ocha (Bureau de coordination des affaires humanitaires).

Face à cet enfer, beaucoup de Haïtiens choissent l'exode. Valise à la main ou sans rien, ils sont des centaines à vouloir monter dans des vieux bus se dirigeant vers le Nord.

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